Avec notre envoyé spécial à Montpellier, Christophe Diremszian
Nordine Lazaar et Johann Rage le concèdent d’emblée, leur mission est difficile. Ex arbitre international et analyste vidéo, ils sont chargés de décortiquer, chiffres à l’appui, les pertes de balle suspectes, les relances pas très rapides et les occasions immanquables de Montpelliérains jugés étrangement passifs, au début de cette période diffusée à l’audience.
« Une mi-temps très atypique, conclut Johann Rage. Il y a des choses surprenantes mais impossible de confirmer à 100 % l’hypothèse d’un trucage. » Procureur et avocats la jouent profil bas, ils ne connaissent pas grand-chose au handball. Leurs questions tournent parfois en rond, sous les yeux d’un Nikola Karabatic entre soupirs et sourires face à des interrogations qu’il doit trouver saugrenues.
Autorisé à venir à la barre, le joueur sort alors de son silence. « Je n’avais jamais vu ce match, j’avais une certaine peur, il était peut-être truqué et là je suis heureux et soulagé », commente-t-il. Expert contre experts, il feuillette le rapport, donne son éclairage, souligne parfois longuement les fautes non sifflées pour Montpellier et ce petit coup de pouce que donnent les arbitres aux équipes en difficulté.
Le président laisse faire le double champion olympique avant de siffler une pause sur une pointe d’agacement de la star : « J’aurais aimé que ce match soit expertisé par des gens ayant joué au haut niveau. »