Avec notre envoyé spécial à Montpellier, Christophe Diremszian
Les deux frères sont passés à la barre une heure chacun environ. Luka d’abord, Nikola ensuite. Face au tribunal, l’ex-capitaine tient bon la barre. La « référence » de l’équipe, rappelle le président, physiquement blessé au moment des faits, et « énervé » lorsqu’il apprend l’existence des paris. « M’accuser de tricher un match, c’est inadmissible, proteste Nikola Karabatic. Cela fait trois ans que j’attends qu’on me pose des questions. » Allusion à la volonté du procureur de le pousser à donner des avis compromettants.
« Vous n’êtes pas dans une conférence de presse », lui réplique Patrick Desjardins. Lui aussi préfère des réponses. Pourquoi avoir retiré 1 500 euros trois jours avant le match ? Pour payer en liquide le solde d’un de ses voyages à Ibiza, défend l’avocat de la star. Et cette application apparue sur son smartphone la veille de la rencontre ? Sans doute téléchargée par sa compagne Géraldine Pillet, qui semble utiliser très librement le téléphone de son ami, y compris le lendemain pour consulter la cote peu avant 10h.
Nikola Karabatic garde des souvenirs embrumés de cette journée du 12 mai, mais il le répète : il n’aime pas perdre et encore moins parier sur son sport, hypothèse inenvisageable. Luka, lui, l’a reconnu. Il a risqué la cagnotte commune de l’équipe destinée aux vacances, sans mettre son grand frère dans la confidence. « Ça aurait chauffé » s’il l’avait su, confesse le pivot. Mais rien de comparable avec le tumulte médiatique lié au scandale. « J’ai presque vécu les pires moments de ma vie. Avec tout ce que cette affaire m’a coûté, je suis bien content de l’avoir encaissé, cet argent. »
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