France: l’éthique selon François Pérol en débat face aux juges

François Pérol, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, a défendu lundi sa conception de l'éthique à l'ouverture de son procès. L’homme d’affaires comparaît pour « prise illégale d'intérêts » devant le tribunal correctionnel de Paris, qui s'est intéressé au pouvoir des conseillers de la présidence de la République.

François Pérol, secrétaire général adjoint de l’Elysée en charge des questions économiques, a-t-il piloté la fusion des Banque populaire-Caisses d'épargne (BPCE) pour mieux en prendre le contrôle ? La question taraude le tribunal. Mais l’homme reste droit dans ses bottes, il n’était pas une « autorité décisionnelle », martèle-t-il, il n’avait qu’un « rôle de conseil ».

Un discours bien rodé, une posture, soupire-t-on sur les bancs des parties civiles. « Si on comprend bien ce que nous dit François Pérol, on est coincés entre un président de la République qui décide et puis des services qui sont les services, soit du Premier ministre soit des ministres qui exécutent. Mais lui finalement, le conseiller qui est quand même secrétaire général adjoint de l’Elysée n’a aucune fonction, s'étonne Jérôme Karsenti, l’avocat de la CGT des Caisses d’épargne qui a déposé plainte contre François Pérol. Rappelons quand même que lorsque Nicolas Sarkozy était président de la République, on disait du secrétaire général, en l’espèce Claude Guéant, qu’il était l’homme le plus puissant de France. On voit mal comment un secrétaire général adjoint n’aurait pas une part de cette prérogative. »

Le tribunal interroge alors le prévenu sur le va-et-vient des présidents des deux banques dans son bureau. « Je n’étais pas un conseiller hors du monde, mais je n’étais pas non plus un conseiller qui se prend pour le président de la République. J’avais aussi pour fonction d’expliquer que tous les arbitrages ne se faisaient pas à l'Elysée », se défend François Pérol.

Partager :