Depuis six ans, le point d’indice, qui sert de base au calcul des rémunérations des fonctionnaires, est bloqué à 4,63 euros. Un gel qui a permis d’économiser sept milliards d’euros depuis 2010. Le Premier ministre Manuel Valls a évoqué un geste significatif. Des chiffres parus dans la presse indiquent une hausse comprise entre 0,5 et 1%, soit près de deux milliards d’euros pour le budget de l’Etat.
Un coup de pouce insuffisant pour les syndicats, qui mettent la barre plus haut. Pour rattraper la perte du pouvoir d’achat des fonctionnaires, ils demandent une hausse immédiate de 2% et l’annonce d’autres augmentations pour la suite. Ils appellent à manifester le 22 mars prochain, c'est-à-dire deux jours avant la présentation du projet de loi de la réforme du Code du travail en Conseil des ministres.
La marge de manoeuvre du gouvernement est très limitée. D'autant que la date de la revalorisation du point d'indice a, également, son importance : avant l’été, à la rentrée en septembre, en fin d’année ou fractionné en plusieurs fois. La date choisie n’aura, évidemment, pas le même impact sur les finances publiques.
Des réactions politiques contrastées
« Evidemment qu’on est dans une forme, dans une logique de clientélisme. Comme par hasard, au moment où les sondages sont compliqués, au moment où il y a un divorce avec la jeunesse et la fonction publique, allez hop ! Mesure sectorielle ! », estime le député LR Benoist Apparu. Il n'a aucun doute. A l'approche de la présidentielle, le gouverment cherche à apaiser un électorat qui vote traditionnellement à gauche.
Rien à voir, lui répond le socialiste Olivier Faure. A ses yeux, ce n'est qu'une juste récompense. « Visée électoraliste, pour des gens qui, depuis 2010, n’ont pas été augmenté, franchement… Il était temps de faire quelque chose. Ce geste n’est pas un cadeau, c’est simplement la reconnaissance de ce qu’ils sont », conclut-il.
Au-delà des arrières-pensées politiques, il y a la question du financement.
Elu de droite, Damien Abbad n'a rien contre augmenter le salaire des fonctionnaires.
Mais pas au détriment des budgets des collectivités locales. « Le problème, c’est qu’on fait répercuter sur les autres collectivités les mesures qu’on prend soi-même. Le gouvernement prend une décision qui sera appréciée par les fonctionnaires et, en même temps, il fait supporter ça aux collectivités locales qui vont devoir financer cette augmentation », déplore-t-il.
Les syndicats ont déjà prévenu : une augmentation inférieure à 1 % serait vue comme « une provocation » et une autre bonne raison de manifester.