Le principal enjeu pour le gouvernement sera de satisfaire les syndicats dits « réformistes », CFDT en tête. Sauf surprise, les autres organisations, comme Force ouvrière ou la CGT n'ont que peu de chance d'obtenir gain de cause : elles réclament l'abandon pur et simple du texte jugé « irrécupérable ». Or, jeudi dernier, François Hollande l'a exclu.
La parole de Laurent Berger, le patron de la CFDT, sera déterminante. Elle est très attendue à l'issue de la présentation du nouveau texte « amendé », « corrigé » que le Premier ministre dévoilera ce lundi après-midi. Le gouvernement va donc tenter d'obtenir le soutien de la CFDT, mobilisée contre une partie du texte après avoir accompagné la plupart des réformes économiques et sociales du quinquennat.
Pour cela, la condition sine qua non sera l'abandon du plafonnement des indemnités prud'homales en cas de licenciement abusif. Un abandon envisagé par l'exécutif, selon le Journal du dimanche (JDD). Le deuxième syndicat français s'oppose aussi à la réforme du licenciement économique et à la possibilité dans les petites entreprises d'appliquer le forfait jour sans accord collectif.
La « reculade du gouvernement »
Reste le front de la jeunesse, dont la colère ne retombe toujours pas : 78% des jeunes rejetteraient la loi El Khomri, des jeunes étudiants et lycéens qui ne seront pas oubliés bien sûr dans les amendements proposés par l'exécutif, mais qui promettent pourtant de redescendre en nombre dans la rue jeudi prochain.
Les concessions feront elles baisser un peu la pression ? Rien n'est moins sûr. En attendant, l’opposition dénonce déjà la « reculade du gouvernement ». Pour le patron de la droite sénatoriale Gérard Larcher « c'est le faire-part de décès de la loi Travail » qui viennent d’écrire le président et le Premier ministre.
A satisfaire les syndicats, l'exécutif risque également de s'attirer, cette fois, les foudres du patronat. Le Medef est globalement satisfait de la première mouture. Son président Pierre Gattaz a appelé Manuel Valls à ne surtout pas dénaturer le texte initial. Le patron des patrons français estime même qu'un retrait serait dramatique pour le pays.