La guerre est déclarée entre les membres du gouvernement et les organisations syndicales étudiantes à l’issu d’une matinée de réunion au sujet de la loi Travail. Sur le perron de Matignon, le président de l’Unef, la principale organisation étudiante n’avait pas le sourire : il se dit déçu et déterminé.
« Le désaccord de fond reste entier », a déclaré William Martinet. Pour cause, les échanges ont été tendus, les différentes parties sont restées sur leurs positions. Les étudiants ont demandé l’annulation totale du projet de loi, mais leur requête a été refusée par Manuel Valls.
De son côté, le Premier ministre a affirmé vouloir « bâtir un compromis dynamique et ambitieux » promettant de « corriger, rectifier, changer ce qui doit l'être, lever les ambiguïtés et répondre aux interrogations qui se sont fait jour, non seulement de la part des organisations patronales, syndicales et de la jeunesse, mais d'une manière générale dans la société ».
« Réformer, ça n'est pas passer en force, ça n'est pas brutaliser », a commenté Manuel Valls.
« Pas de véritables discussions »
Sur « les questions centrales », « la modulation du temps de travail, la modulation de la rémunération des heures supplémentaires, la question des indemnités prud'homales (...) il n'y a pas de véritable discussion, on nous a renvoyés à des discussions sur des sujets annexes, pour plus tard », a commenté William Martinet, 27 ans.
A l’origine de cette colère, le changement de position du gouvernent : les étudiants ont affirmé qu’au départ, le gouvernement avait assuré que ces réformes ne concernaient pas la jeunesse. Or, ils estiment que le texte favorise la précarité de la jeunesse. C’est pourquoi ils ont requis plusieurs modifications : un accès aux droits sociaux ou encore une reconnaissance des diplômes dans l’entreprise.
De leurs côtés, les deux autres syndicats sont plus souples : ils demandaient quelques ajustements. Ils sont d’ailleurs toujours en discussion avec les membres du gouvernement présents lors cette réunion, Manuel Valls, Myriam El Khomri et Emmanuel Macron.
(Avec AFP)