Week-end studieux autour de Manuel Valls pour Emmanuel Macron et Myriam El Khomri, qui doivent impérativement trouver avant lundi le fameux compromis « dynamique et ambitieux » promis par le Premier ministre pour sortir de l’impasse sur la loi Travail, et éviter de devoir battre en retraite comme Dominique de Villepin y avait été contraint en 2006 avec le CPE.
Face à la fronde des jeunes, l’hostilité des syndicats et la grogne d’une partie de la gauche, le gouvernement va désormais devoir trouver les voix de passage avec la CFDT, à nouveau au centre des négociations, seul syndicat réformiste et partenaire habituel du gouvernement.
Le ralliement de la centrale à la loi Travail est désormais plus que primordial. Mais il ne se fera pas sans condition. La CFDT a réaffirmé samedi sa volonté de voir le texte sérieusement amendé, faisant notamment du retrait de la barémisation des indemnités prudhommales une condition sine qua non.
A défaut, la CFDT menace elle aussi de se mobiliser. Les négociations s’annoncent donc extrêmement serrées tout le week-end entre Matignon et la centrale de Laurent Bergé, avec semble-t-il une seule question : jusqu’où Manuel Valls peut-il accepter d’aller dans l’édulcoration du texte initial ?
Le syndicats « réformistes » dans la rue
Ce samedi, ce sont les syndicats « réformistes » qui ont mené des actions à Paris et dans toute la France contre le projet de loi Travail. On les nomme « réformistes » parce qu'ils ne réclament pas le retrait du projet de loi mais sa modification en profondeur. Cinq syndicats ont lancé l'appel : la CFDT, l'Unsa, la CFTC, la CFE-CGC et la Fage pour les étudiants. Les rassemblements étaient beaucoup plus clairsemés que lors des manifestations de mercredi dernier. Près de 700 personnes étaient rassemblées à Paris, place de la République, selon les chiffres de la police, 300 à Rennes, des dizaines dans plusieurs autres villes.