Des militantes Femen qui, depuis un balcon, perturbent le discours de la présidente du parti ; Jean-Marie Le Pen, alors en rupture de ban, qui monte à la tribune sans y avoir été invité ; le dernier défilé du 1er mai avait laissé un goût amer au sein de l’état-major frontiste.
« Nous avons été menacés directement par Daech »
L’idée d’abandonner ce rendez-vous traditionnel a pris corps ces derniers mois, d’autant que la manifestation ne drainait plus autant de monde que par le passé. Mais si le Front national a décidé d’y mettre un terme, c’est avant tout pour des questions de sécurité, explique-t-on dans le parti.
« Nous avons été menacés directement par Daech, et Marine Le Pen a considéré qu'en conscience, elle ne pouvait pas faire courir un risque aux participants », explique le trésorier du FN, Wallerand de Saint-Just.
Le Front national entend tout de même continuer à se rassembler ce jour-là pour rendre hommage à Jeanne d’Arc. Marine Le Pen continuera de fleurir sa statue. Mais à la place du défilé, un grand banquet sera organisé. Un nouveau rendez-vous qui pourra accueillir jusqu’à 2 000 personnes.
Jean-Marie Le Pen donne rendez-vous le 1er-Mai
Pour Wallerand de Saint-Just, « c'est la fin d'une époque, mais c'est le début d'une autre ». L'évènement « a été un marqueur du Front national pendant pas mal d'années, Jeanne d'Arc restera un grand marqueur du Front national, et il y aura d'autres évènements », explique-t-il.
L’abandon de ce défilé est en revanche mal vécu par Jean-Marie Le Pen, qui a fait part de sa « surprise » et de son « indignation ». « Il y a près de trente ans que le Front national défile le 1er-Mai en unissant à la fois l'image de la patrie et Jeanne d'Arc et celle du travail », a-t-il déclaré sur RTL, parlant d'une « rupture considérable ».
En réaction, le fondateur du FN, écarté du parti depuis août dernier, a appelé « tous les gens qui n'ont pas peur de Daech, parce que c'est le prétexte qui est donné (...), à se retrouver devant la statue de Jeanne d'Arc ». « Et je m'adresserai d'ailleurs à ce moment-là à la foule des patriotes qui viendront, j'en suis sûr, répondre à mon appel », promet Jean-Marie Le Pen.