Un nouveau plan de « développement » de la compagnie Air France a été détaillé ce vendredi 15 janvier par la direction du transporteur aérien hexagonal en comité central d'entreprise (CCE), trois mois après la désormais célèbre affaire de la « chemise » arrachée. Air France veut ainsi accélérer sa croissance en développant le long-courrier et sa compagnielow cost Transavia. Pour le secrétaire général adjoint du syndicat du personnel navigant commercial, le changement est dans la forme mais pas dans le fond. « On parle de 2 à 3% de croissance sur la période 2016-2020, avec sur le long-courrier, plus deux avions chaque année, mais il n'y a aucun détail sur l’emploi. Donc c’est surtout de la forme », assure Christophe Pillet.
Les 1 000 suppressions d'emploi en 2016, prévues dans le dernier plan de restructuration, sont, en tout cas maintenues pour les personnels au sol principalement. Didier Dague, administrateur des salariés pour Force ouvrière (FO) : « Chez les pilotes, on va recruter. Chez les stewards et les hôtesses, il y aura des promotions. Et sur les personnels au sol, rien ne change, ils sont encore une fois de plus les dindons de la farce ».
S'il est question de départs volontaires, les licenciements secs ne sont pas exclus. « Aujourd’hui, lorsqu’on pose la question toute simple : est-ce que les licenciements secs sont totalement écartés ? La direction ne répond pas et ça, ce n’est pas possible », s’indigne Michael Fortea, secrétaire général de CGT Air France.
Dans la stratégie de croissance de la direction, les efforts consentis par les salariés seraient récompensés par un versement de primes d'intéressement dès 2016.
Les grands axes du plan :
- Le réseau long-courrier prévoit de croître « de 2 à 3% par an en moyens propres de 2017 à 2020 ». La flotte d'appareils long-courrier atteindra 109 appareils en 2020, soit sept de plus qu'en 2016 (arrivée de Boeing 787 et d'Airbus 350). Egalement prévues, « l'ouverture d'une à deux nouvelles destinations » et « une croissance de l'ordre de 10% en capacités et en heures de vol entre 2016 et 2020 ».
- La filiale à bas coût Transavia France est aussi développée avec « jusqu'à 40 avions en 2020 », contre 26 actuellement.
- Au niveau de l'emploi, Air France voit la possibilité d'embauches pour les pilotes dès la fin 2017, ainsi que pour les hôtesses et stewards. Au sol, il n'y aura « aucun départ contraint » pour motif économique jusqu'à l'été 2018 ; cependant, des mobilités internes - contestées par certains syndicats - seront nécessaires, indique ici la compagnie.