Bernard Tapie l'avait pourtant juré la main sur le coeur il y a deux ans: « La politique, non c'est terminé », avait-il dit. « C'est ça ou le divorce » avait même ajouté son épouse, qui, à ses côtés, a vécu le meilleur, mais souvent aussi le pire. Car Tapie a toujours oscillé entre les deux : succès en affaires, puis en politique, puisqu'il fût député et ministre de la Ville en 1992 avant de sombrer depuis plus de vingt ans dans d'interminables démêlés judiciaires et qui lui ont même valu un séjour en prison.
Un défi
Sa sortie médiatique, aujourd'hui dans le Journal du Dimanche, sonne d'ailleurs comme un défi lancé aux magistrats qui l'ont condamné il y a seulement quelques jours à rembourser environ 400 millions d'euros reçus dans le cadre de l'affaire Adidas-Crédit Lyonnais.
Bernard Tapie, âgé de 72 ans, se dit ruiné, mais néanmoins suffisamment fort pour revenir dans l'arène politique. Sûr de lui, le patron de presse se voit, dit-il, comme un « recours » contre le Front national, car selon lui, « les partis politiques ne sont plus légitimes pour critiquer le vote FN ». Et pas plus en phase, toujours selon lui, avec les problèmes que vivent les Français, en particulier sur la question du chômage.
Un plan
Et ce que dit Bernard Tapie ce matin dans le Journal du Dimanche, c'est que les gouvernements, quels qu'ils soient, ne savent pas s'y prendre. Lui, semble-t-il, sait comment vaincre le chômage. D’ici la fin janvier, explique-t-il, il remettra son plan pour la remise en activité des 18-25 ans directement aux présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, ainsi qu'aux ministres concernés. Et de lancer, bravache : « Il y a ceux qui réfléchissent, et ceux qui font. »
Début 2016sera en quelque sorte sa rentrée politique, car il entend bien faire entendre sa voix dans les mois qui viennent. Et il l'avoue aussi, pourquoi pas lors de la présidentielle en 2017 !