Avec notre envoyée spéciale à Neuville-Saint-Vaast, Anissa El-Jabri
C'était sa promesse, il y a un an. François Hollande a fait escale ce jeudi 17 décembre sur les terres de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. La gauche y est désormais quasi rayée de la carte électorale, mais le président Xavier Bertrand (Les Républicains), élu grâce aux voix de gauche, s'y est trouvé, lui, à ses côtés pour inaugurer un monument commémorant les fraternisations - passées sous silence - entre soldats français, anglais et allemands sur la ligne de front pour la fête de Noël 1914 et durant l'année 1915.
Trêve transgressive
Célébrer, les élus de droite et de gauche côte-à-côte, une trêve transgressive entre soldats ennemis en guerre, c'est une image qui parle d'elle-même. Un de ces symboles que François Hollande affectionne, quitte à forcer le trait, saluer d'entrée à la tribune Xavier Bertrand élu président de région grâce aux voix de gauche contre le FN et évoquer « une responsabilité commune face aux défis qui nous sont lancés ».
« Il ne s'agit pas d'éteindre les débats, précise le président, mais le pays a besoin de concorde pour écarter la peur qui mine la cohésion, pour faire les choix du long terme qui vont bien au-delà des alternances pour soutenir la croissance et l'emploi ». Comme en écho, presque la copie conforme du discours de François Hollande,
Gérard Larcher, le président de droite du Sénat a appelé à un travail commun avec cette formule, « nos victoires de demain s'appelleront croissance, emploi, dignité, République retrouvée ».
Majorités d'idées
Tous tombent d'accord pour trouver des majorités d'idées... Neuville-Saint-Vaast était aujourd'hui la capitale des discours sur la concorde nationale. Les travaux pratiques, eux, commencent en janvier 2016. A ce moment, François Hollande recevra à l'Elysée les présidents de région pour parler emploi.
Dans l'opposition, il y a aussi François Fillon, l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, qui veut faire des propositions à François Hollande sur le temps de travail ; on remarque aussi l’ex-Premier ministre de Jacques Chirac, Jean-Pierre Raffarin, qui veut, lui, un pacte républicain contre le chômage pour éviter une victoire du Front national en 2017, proposition soutenue par le Premier ministre Manuel Valls.
Et enfin, Christian Estrosi, élu lui aussi a la tête de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) avec les voix de la gauche qui fustige la ligne Sarkozy sur l’air du « non à la course à l’échalote avec le FN ». Un président qui veut fédérer autour de lui, des barons de la droite déjà dans la bataille pour la primaire à la présidentielle, deux intérêts du moment se conjuguent pour tenter d’isoler Nicolas Sarkozy avant l'échéance présidentielle de 2017.