Après les Régionales, quelle ligne pour la droite et la gauche?

Les Républicains et les socialistes ont gagné leur pari, dimanche 13 décembre, de faire barrage au Front national au second tour des élections régionales. Mais après le scrutin, où la gauche a emporté 5 régions et la droite 7, la question qui se pose, c'est quelles réponses apporter aux électeurs de plus en plus nombreux à l'extrême droite.

► A gauche

Manuel Valls a manifesté dès dimanche soir sa volonté d'apporter des réponses aux Français qui ont manifesté leur défiance lors des élections régionales en votant pour le Front national. Invité du journal de 20 heures sur France 2 ce lundi 14 décembre, le Premier ministre a tenté de donner des pistes pour y parvenir.

Il ne faut pas revenir en arrière, a dit Manuel Valls au lendemain du second tour des régionales. Autrement dit, après des élections qui ont consacré la progression du Front national, même s'il n'a pas réussi à remporter la présidence d'une région, il faut apporter des réponses aux électeurs. D'abord sur le front de l'emploi, la préoccupation majeure des Français et l'engagement principal de François Hollande

« Une des caractéristiques du chômage en France, c'est que cela concerne d'abord des chômeurs qui ne sont pas qualifiés, a déclaré le Premier ministre. Myriam el-Khomri, la ministre du Travail, est en train de préparer un plan massif de formation pour les chômeurs. »

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Des mesures pour la formation des chômeurs et pour l'apprentissage qui seront annoncées en janvier car Manuel Valls dit vouloir aller vite. Mais aucune inflexion de la politique gouvernementale comme demandée par le PS.En revanche, le Premier ministre a surtout réaffirmé sa volonté d'essayer de changer les pratiques politiques

« Ce que les Français veulent, c'est non pas de gommer les différences politiques, elles sont nécessaires à la vie démocratique, mais c'est que nous travaillons ensemble et que l'intérêt général soit prédominant. »

Voeux pieux de circonstance ou appel sincère à la droite républicaine ? Difficile à savoir. Mais après des régionales où aucun parti n'a vraiment gagné et à 18 mois de la prochaine présidentielle, il est certain que les responsables politiques ont des efforts à faire pour retrouver une crédibilité.

A droite

Les grandes manœuvres ont commencé à droite. Au lendemain des élections régionales, Nicolas Sarkozy a annoncé qu’il allait changer son état-major. Il veut une équipe à 100 % derrière lui, en accord avec sa ligne droitière. Dans le viseur du chef du parti Les Républicains, ceux qui se sont opposés au « ni – ni », ni retrait, ni fusion. L’ancien président fait le ménage en vue des prochaines batailles.

Sur la sellette depuis son arrivée il y a un an, Nathalie Kosciusco-Morizet devrait être la première victime du remaniement prévu en janvier à la tête de l’ex-UMP.
En désaccord avec le « ni-ni », la numéro 2 du parti assume. « Prétendre commencer le débat en évinçant ceux qui ne sont pas d'accord, c'est presque dangereux. En tout cas, moi je suis très clair, je n'échange pas mes convictions contre une place. »

Evincer NKM et, avec elle, la sensibilité de centre-droit. Un acte d’autorité, une reprise en main pour Nicolas Sarkozy. Plus question de critiquer sa stratégie « à droite toute » qui à ses yeux a payé aux régionales. Le sénateur François Baroin voit les choses différemment. « S'il n'y avait pas eu d'alliance avec les centristes, il est fort probable qu'on aurait été en troisième position et les dindons de la farce et dans une situation intenable. Je crois qu'il faut continuer, s'affirmer nous-mêmes et ne pas s'interroger sur le pourquoi, comment, jusqu'où. »

Faut-il courir après le FN pour l'étouffer, ou se recentrer ? La question divise les Républicains. François Fillon et Alain Juppé réclament un débat. Pour Bruno Le Maire, candidat à la primaire, il est encore trop tôt. « Evitons les débats théoriques sur la ligne politique. Est-ce qu'il faut de la droitisation, de la gauchisation, de la centrisation, c'est un débat qui n'intéresse que nous ! »

Le débat aura bien lieu. Rude. Et il commencera sans doute bien avant le Conseil national prévu à la mi-février.


Xavier Bertrand retire sa candidature à la primaire Les Républicains

Xavier Bertrand a annoncé lundi 13 décembre 2015, au lendemain de son succès aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, qu'il renonçait à ses autres mandats électifs et à sa candidature à la primaire de la droite et du centre en vue de la présidentielle de 2017.

« Je vais quitter mes fonctions de député de l'Aisne, je vais quitter mes fonctions de maire de Saint-Quentin, et pourtant j'aime ma ville profondément, et j'ai décidé aussi de ne pas être candidat à la primaire de la droite et du centre », a déclaré l’ancien ministre du Travail sur France 2.

Il ajoute : « J'ai pris cette campagne un peu comme un coup de poing en pleine figure et c'est vrai que ça a changé à jamais ma façon de faire de la politique. »
 

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