Avec «Le réveil de la force», la saga Star Wars se poursuit

C’est une saga au succès planétaire, transgénérationnelle, qui a conquis des millions de fans de par le monde. Deux trilogies, signées George Lucas, ont créé le mythe. Mais le dernier film en date remontait à 2005. Depuis le rachat des studios de George Lucas par Disney, une nouvelle trilogie a été annoncé. L’épisode VII, « Le Réveil de la force », sort ce mercredi sur les écrans d’une quinzaine de pays, dont 1093 en France, avant de déferler sur le continent nord-américain le 18 décembre.

Disney avait mis tous les atouts de son côté en faisant appel à J.J. Abrams pour reprendre la franchise. Le créateur de la série Lost s’était déjà illustré en reprenant une autre série culte, Star Trek, et il connaît sa Guerre des étoiles sur le bout des doigts.

En 1977, George Lucas qui a alors 33 ans, et peine à convaincre les majors de financer son troisième long métrage, écrit un film de science fiction : il y a très très longtemps dans une galaxie lointaine, un empire dictatorial imposait sa loi sur toutes les planètes. Mais un petit groupe de résistant, mené par une princesse, et aidé par des chevaliers armés de sabre laser, tentaient de restaurer le bien.

Depuis, ces ingrédients originels restent les éléments de base de tous les films de la Guerre des étoiles. George Lucas, interviewé par la télévision américaine, ne disait pas autre chose avant-hier, lundi 14 décembre, lors de l'avant-première à Los Angeles : « Je voulais faire un film pour les jeunes adultes qui n’avaient pas résolu leur crise d’adolescence. Tous les thèmes mythologiques, spirituels, je pense que c’est ce qui plait aux spectateurs ». Et le créateur de la saga, qui a été tenu à l’écart de l’écriture de l’épisode VII, ajoute avoir toujours voulu faire un soap-opéra plus qu’un film de science fiction. Son successeur respecte cette ligne, puisque George Lucas ajoute : « C’est un film sur les familles, sur l’héritage laissé par une génération, et ce que la suivante doit ensuite régler ».

Ses trois premiers films Un nouvel espoir, L'empire contre-attaque et Le retour du Jedi se sont échelonnés de 1977 donc à 1983. Puis en 1999, George Lucas a décidé de réaliser trois nouveaux films, remontant le temps, racontant comment la figure du Mal, mi-homme mi robot, Dark Vador, avait basculé du côté obscur de la force.

Succès planétaire pour mythe intemporel

Des films qui ont connu un succès planétaire, on estime que les six premiers films de la saga ont rapporté plus de 4 milliards de dollars de recette. Un succès qui s’explique par une conjonction de facteurs.

Ce sont de bons divertissements, conjuguant le spectaculaire (duels au sabre laser, combats aériens à bord de vaisseaux spatiaux), l’humour et la romance. On y aborde des thèmes essentiels. George Lucas disait avoir voulu aborder les thèmes de la transmission au sein d’une famille. Mais il brasse bien d’autres concepts qui ont inspiré au philosophe Ollivier Pourriol un livre intitulé Ainsi parlait Yoda (éditions Michel Laffon) : « L’univers de Star Wars est très propice à réfléchir à la superstition, sur la volonté, sur le bien et le mal, sur l’héritage, la technique, la conscience. Tous les grands sujets qui nous intéressent sont incarnés dans une fiction qui peut concerner tout le monde ».

De la mythologie grecque au code des samouraïs japonais, du système féodal médiéval à la montée du fascisme, George Lucas a brassé différentes cultures et époques pour créer cet univers de science fiction.

Un monde imaginaire, sur des planètes exotiques, mais qui a le mérite de décrypter le monde. C’est la thèse de Laurent Jullier, auteur de Star Wars anatomie d’une saga (éditions Armand Collin) : « Ce qui fait l’engouement pour Star Wars c’est que cela offre un monde limpide. Les relations entre les personnes, les objets techniques, les combats, les guerres, les causes, sont très lisibles. C’est consolateur, un contre point au monde qui est le nôtre, difficile à décrypter ».

George Lucas met en scène le combat éternel entre le Bien et le Mal. Il s’inspire de thématiques de différentes cultures, et a lui aussi inventé un univers propre : du design des vaisseaux spatiaux aux créatures extraterrestres, de l’invention du sabre laser au code des chevaliers Jedi, George Lucas a créé des formes et également le merchandising, c’est-à-dire la commercialisation de produits dérivés, des jouets souvent qui ont contribué à installer cet univers.

Et puis il y a le rôle de la musique composé par John Williams. Le compositeur, âgé de 83 ans, signe la musique de tous les épisodes, y compris celle du 7ème qui sort ce mercredi. Stéphane Lerouge, spécialiste de la musique de films, lui reconnaît presque un rôle de dramaturge occulte : « Williams a écrit une musique qui a une ampleur symphonique, synthèse entre Wagner et Stravinski. La musique donne une grandeur intemporelle à ces images qui à l’époque du premier film étaient totalement révolutionnaires. Personnellement, je ne comprends rien dans Star Wars mais avec ces thèmes musicaux identifiés suivant les personnages, John Williams réussit à clarifier les choses ».

Autant d’ingrédients que J.J. Abrams, grand fan et connaisseur de l’œuvre de George Lucas, reprend avec fidélité tout en insufflant de l’humour à la série. Perpétuer l'héritage tout en respectant les fondamentaux : mission réussie pour J.J. Abrams avec ce Réveil de la force.

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