Avec notre envoyée spéciale à Calais, Alice Pozycki
Une dizaine de grandes tentes militaires sont installées les unes à côté des autres. A l’intérieur, la chaleur est agréable. Une jeune syrienne est assise sur son lit de camp. Elle est arrivée seule à Calais : « Ici, nous sommes en sécurité. La nuit, la jungle est effrayante. C’est vraiment très difficile ».
Le centre d’accueil Jules Ferry bénéficie de 350 places pour héberger femmes et enfants. Pourtant, 160 lits sont aujourd’hui inoccupés. Stéphane Duval est le directeur du centre Jules Ferry. Il explique que dans la jungle, de fausses informations circulent sur cet hébergement : « Certains femmes nous ont dit par exemple qu’au début, elles ne voulaient pas venir parce que d’autres personnes leur avait laissé sous-entendre qu’on allait prendre leurs empreintes digitales, qu’elles allaient être fichées, qu’elles ne pourraient entrer et sortir comme elles le veulent. Ce qui est complètement faux ».
Najma a 22 ans et de beaux yeux verts maquillés. Elle vient d'Iran et refuse de quitter la « jungle » : « Je ne veux pas aller dans le centre toute seule. Je veux y aller avec mon mari. Ici, je lui fais à manger. Dans la jungle, mon mari est tout seul ».
Ensemble, la jeune femme et son mari essayent presque chaque soir de rejoindre l’Angleterre.