Avec notre envoyée spéciale à Calais, Alice Pozycki
Du matin jusqu'au soir, 9 heures par jour, les engins de chantier s'activent sur plus 4 000 mètres carrés. « Tout ça, c’était des tentes avant, montre un ouvrier. Là, le sable a été égalisé, damé. Ils sont en train de mettre du sable plus gros pour ça soit bien propre. »
Le chantier devait être livré le 31 décembre, un délai finalement repoussé d'au moins quinze jours. Pour débuter les travaux, il a fallu déplacer 500 personnes et cela a pris plus de temps que prévu.
Stéphane Duval, de l'association La vie active, sera chargé de l'organisation du futur camp : « Même s’il n’y a pas eu de résistance active, il a fallu quand même convaincre les gens de bouger, leur donner des espaces qui seraient peut-être plus confortables que ceux qu’ils avaient auparavant. On était quasiment dans l’ordre du marché. »
« Je commence à connaître les gens »
Bonnet de laine sur la tête, Raouf est l'un de ces déplacés. Ce soudanais de 35 ans a pu récupérer sa nouvelle cabane auprès d'amis qui ont quitté la jungle : « Quand tu déménages d'un endroit à un autre comme ça, tu as l'impression d'être un étranger. Cela fait deux semaines que je suis arrivé ici. Je commence à connaître les gens, mes voisins... On s'habitue ! »
Comme les 500 autres migrants déplacés, Raouf sera prioritaire pour intégrer le futur camp. Les mille autres places seront réservées aux personnes les plus vulnérables.