Migrants: à Calais, la laborieuse transformation de «la jungle»

Manuel Valls en avait fait la promesse à l'occasion d'un déplacement à Calais en août dernier : un camp en dur va voir le jour dans « la jungle », la lande où vivent actuellement 4 500 migrants dans des conditions de vie très précaires. Ce camp pourra héberger jusqu'à 1 500 personnes, les travaux ont commencé depuis moins d'un mois et le chantier a déjà pris du retard. Reportage.

Avec notre envoyée spéciale à Calais, Alice Pozycki

Du matin jusqu'au soir, 9 heures par jour, les engins de chantier s'activent sur plus 4 000 mètres carrés. « Tout ça, c’était des tentes avant, montre un ouvrier. Là, le sable a été égalisé, damé. Ils sont en train de mettre du sable plus gros pour ça soit bien propre. »

Le chantier devait être livré le 31 décembre, un délai finalement repoussé d'au moins quinze jours. Pour débuter les travaux, il a fallu déplacer 500 personnes et cela a pris plus de temps que prévu.

Stéphane Duval, de l'association La vie active, sera chargé de l'organisation du futur camp : « Même s’il n’y a pas eu de résistance active, il a fallu quand même convaincre les gens de bouger, leur donner des espaces qui seraient peut-être plus confortables que ceux qu’ils avaient auparavant. On était quasiment dans l’ordre du marché. »

« Je commence à connaître les gens »

Bonnet de laine sur la tête, Raouf est l'un de ces déplacés. Ce soudanais de 35 ans a pu récupérer sa nouvelle cabane auprès d'amis qui ont quitté la jungle : « Quand tu déménages d'un endroit à un autre comme ça, tu as l'impression d'être un étranger. Cela fait deux semaines que je suis arrivé ici. Je commence à connaître les gens, mes voisins... On s'habitue ! »

Comme les 500 autres migrants déplacés, Raouf sera prioritaire pour intégrer le futur camp. Les mille autres places seront réservées aux personnes les plus vulnérables.

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