C'est l'une des plus vastes affaires de santé publique qui se retrouve une nouvelle fois devant les tribunaux. Ce lundi 16 novembre s'ouvre le procès en appel des prothèses PIP (Poly Implant Prothèse). Jean-Claude Mas, le président fondateur de la société éponyme, avait été condamné en 2013 à quatre ans de prison et 75 000 euros d'amende pour escroquerie et tromperie aggravée.
L’homme avait été reconnu coupable d'avoir utilisé du gel non conforme dans ses prothèses mammaires. Dans le courant des années 2000, l’entreprise était le troisième producteur mondial d'implants mammaires. Près de 100 000 de ces prothèses sortaient chaque année de son usine, à des prix défiant toute concurrence.
Additifs pour carburants
La clé de ce succès, c'est ce fameux gel de silicone introduit dans les prothèses. En lieu et place du gel traditionnel, Jean-Claude Mas a mis au point sa propre recette. Bien moins chère. On y trouve des additifs pour carburants ou des produits utilisés pour enrober des câbles électriques.
300 000 femmes dans le monde, principalement en Amérique latine et en Europe de l'Est, portent ces implants quand l'affaire éclate en 2010. La société est alors liquidée et trois ans plus tard, son fondateur ainsi que quatre autres dirigeants sont reconnus coupables à l’issue d’un procès d'un mois. Jean-Claude Mas a fait appel de sa condamnation. Le second procès PIP devrait donner lieu à deux semaines de débat.