France: le procès du scandale des prothèses PIP s’est ouvert

Dix ans de fraude, 300 000 femmes concernées dans le monde : le méga-procès du scandale des prothèses mammaires défectueuses de la société française PIP s’est ouvert ce mercredi 17 avril à Marseille. Sur le banc des prévenus : cinq personnes, dont le fondateur de PIP Jean-Claude Mas. Ces personnes comparaissent pour tromperie aggravée et escroquerie. Cinq mille plaignantes sont comptabilisées du côté des parties civiles.

Le tribunal de Marseille, trop exigu, ne pouvait accueillir un tel procès. La justice a donc loué un palais des Congrès situé à deux pas du stade Vélodrome. Coût de l'organisation : 800 000 euros ! Du côté des prévenus, un personnage central : Jean-Claude Mas, 73 ans, ancien charcutier reconverti dans l'industrie médicale. Au début des années 2000, sa société est devenue le troisième fournisseur mondial de prothèses mammaires. Un succès pour cette entreprise qui exportait 80 % de sa production dans 65 pays, notamment en Amérique du Sud.

Le scandale éclate en 2010 lorsqu'un chirurgien alerte les autorités sur des risques de rupture de ces implants. Et à l'usine PIP, nouvelle surprise : les gendarmes découvrent que les prothèses sont non seulement défectueuses, mais qu'elles contiennent aussi du silicone industriel, potentiellement très dangereux.

En France, seul pays à rembourser l'opération, 15 000 femmes se font aussitôt opérer, dont 11 000 à titre préventif. Elles attendaient donc avec impatience ce rendez-vous judiciaire. Un rendez-vous que Jean-Claude Mas a tout fait pour retarder.

Son avocat avait déposé une requête en suspicion légitime. Mais ce mercredi, la Cour de cassation s’est déclarée incompétente. La demande qui lui a été faite ne relève pas d'une requête en suspicion légitime visant le tribunal, mais d'une demande de récusation visant la présidente de la 6e chambre du tribunal correctionnel de Marseille, a-t-elle estimé.

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