Quatre ans de prison: un «coup de poing dans le visage» pour le fabricant des prothèses PIP

Le fondateur de la société varoise PIP, Jean-Claude Mas, a été condamné mardi 10 décembre à Marseille à quatre ans de prison ferme pour avoir vendu pendant des années des implants mammaires défectueux, dans le premier procès de ce scandale retentissant.

Avec notre envoyé spécial à Marseille, Franck Alexandre

« Jean-Claude Mas a pris un coup de poing dans le visage », a affirmé son avocat dès la fin du délibéré. Jean-Claude Mas, 74 ans, baskets aux pieds, s’est quant à lui rapidement éclipsé pour ne pas croiser les victimes.

Car, si l’homme à l’origine du scandale écope de quatre ans de prison ferme, le tribunal n’a pas délivré de mandat de dépôt. Il n’ira donc pas derrière les barreaux. Une décision qui provoque l’ire des parties civiles.

« Prison de nos chairs »

Joëlle Manighetti, l'une d'elles, confie : « C’est scandaleux ! Lui, il est dans sa prison dorée, dans sa belle villa tranquillement au calme. Nous, on est dans la prison de nos chairs, de nos souffrances et de nos douleurs. »

C’est pourtant un bon jugement, tente de tempérer les avocats des victimes. Car le tribunal confirme que les prothèses PIP sont bien dangereuses pour la santé, ce que conteste toujours la défense.

« Préjudices esthétiques »

Yves Haddad, l’avocat de Jean-Claude Mas, n'en démord pas : « Il y a eu, bien entendu, des préjudices, des préjudices esthétiques évidemment. Mesdames, nous vous le disions, non pas par forfanteries, il n’y a pas de danger. Les experts qui, aujourd’hui, ont été diligentés disent exactement la même chose que nous. C’est quand même important. »

Jean-Claude Mas va faire appel de ce jugement. Il est loin d’en avoir fini avec la justice. Car il est également poursuivi pour blessures involontaires et fraudes dans deux autres volets de ce scandale sanitaire.

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