Avec notre envoyée spéciale au Caire, Valérie Gas
C’est le voyage des premières fois pour Manuel Valls : première fois qu’il se rendra au Moyen-Orient depuis son arrivée à Matignon, première fois qu’il visitera trois pays d’affilée (Egypte, Jordanie, Arabie saoudite), première fois aussi qu’il restera quatre jours pleins hors de France pour un déplacement à l’étranger.
Ce voyage, qui était programmé de longue date, prend une dimension encore plus importante pour le chef du gouvernement, en raison des dernières évolutions du conflit en Syrie. La défense, la sécurité, le terrorisme et les réfugiés seront d’ailleurs des sujets abordés avec les autorités dans les trois pays visités.
Pas d'empiètement sur les prérogatives présidentielles
Ces questions stratégiques relèvent généralement de la compétence du chef de l’Etat mais, à Matignon, on précise d'emblée que ce déplacement a été conçu et planifié avec le président de la République. Une manière de couper court à toute spéculation sur la signification de ce voyage et sur les ambitions du Premier ministre.
D'ailleurs, Manuel Valls a déjà empiété sur le domaine réservé du chef de l’Etat, à savoir l’armée, lorsqu’il s’est rendu il y a près d’un an sur les bases militaires françaises de l’opération Barkhane, au Tchad et au Niger. Après l’Afrique, c’est donc au Moyen-Orient que Manuel Valls va peaufiner son image d’homme d’Etat.