France: réquisitoire attendu dans le procès Guéant

Il encourt dix ans de prison et 150  000 euros d'amende. Claude Guéant comparaît depuis une semaine devant le tribunal correctionnel de Paris pour détournement de fonds publics. Le réquisitoire du procureur est attendu ce mercredi. Un réquisitoire qui pourrait être sévère à l'encontre de l'ancien bras droit de Nicolas Sarkozy, tant au fil des audiences, il est apparu très isolé parmi les autres prévenus.

Entre Claude Guéant et ses anciens collaborateurs il y a désormais comme un froid. Michel Gaudin, ex-directeur général de la police nationale, renvoyé pour avoir transmis les espèces évaluées à 210  000 euros à son ancien ami, Claude Guéant, ne lui jette même pas un regard lorsqu'il explique au tribunal qu'il n'a fait qu'obéir à l'ordre de son supérieur.

Gérard Moisselin, l'adjoint de Claude Guéant au ministère de l'Intérieur, a également pris ses distances, lâchant froidement qu'il a cru pouvoir se fier à lui sur la régularité de cette pratique.

Frais d'enquête et de surveillance

Une pratique vieille comme la police, a alors tenté de convaincre Claude Guéant, et qui consistait à piocher dans les frais d'enquête et de surveillance des policiers pour arrondir une rémunération jugée trop étriquée. Chaque mois, le directeur de la police nationale Michel Gaudin lui remettait donc 10 000 euros en espèce, Claude Guéant en gardait la moitié, ses collaborateurs se partageaient le solde.

De l'argent destiné à une activité de police, notamment à payer des informateurs corses, pour retrouver Yvan Colonna, a alors plaidé Claude Guéant, laissant le tribunal abasourdi par tant d'aplomb.

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