C'est une affaire qui a commencé dans le cadre d'une autre enquête. Nous sommes en février 2013. Le domicile de Claude Guéant, un proche de Nicolas Sarkozy, est perquisitionné dans le cadre des investigations sur le présumé financement libyen de la campagne présidentielle de ce dernier.
Les enquêteurs tombent alors sur des factures qui ont toutes été payées en liquide avec l'argent puisé entre 2002 et 2004 dans le fonds des frais d'enquête et de surveillance du ministère de l'Intérieur. Un fonds notamment destiné aux policiers de terrain pour qu'ils rémunèrent leurs informateurs.
A l'époque, Claude Guéant est directeur de cabinet du ministre Nicolas Sarkozy. C'est le patron de police, lui-même, Michel Gaudin, qui tous les mois lui apportait les 12 000 euros de ce fonds en liquide, Claude Guéant les répartissant ensuite entre ses collaborateurs et lui-même.
Selon lui, des milliers de personnes au ministère se sont servies dans cette cagnotte, sans le déclarer. Et cela depuis « toute éternité ». Cette défense n'a pas convaincu le parquet financier, en charge de l'enquête, qui a donc décidé de renvoyer devant le tribunal messieurs Guéant et Gaudin. Le procès doit s'ouvrir le 28 septembre prochain.