L'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant placé en garde à vue

Il est interrogé dans l'affaire du possible financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Les enquêteurs veulent en savoir plus sur une somme de plus de 500 000 euros versée sur son compte et qu'il justifie par la vente de deux tableaux. La garde à vue de l'ancien ministre a été prolongée.

L’ancien ministre de l’Intérieur Claude Guéant a été placé en garde à vue un peu avant 7h ce vendredi 6 mars pour s'expliquer sur une vente présumée de tableaux et sur la présence d'une somme de plus de 500 000 euros sur son compte. A l'origine de cette enquête, une perquisition chez Claude Guéant en 2013 qui révèle l'existence de  documents relatifs au versement de plus de 500 000 euros sur l'un de ses comptes. Claude Guéant, successivement directeur de cabinet, puis ministre de l'Intérieur et enfin secrétaire général de l'Elysée, fidèle parmi les fidèles de l'ancien président, a toujours soutenu que cette somme était le résultat de la vente de deux tableaux d'un peintre flamand du 17e siècle, Andries Van Eertvelt. Des experts ont toutefois contesté la valorisation de ces oeuvres.

Claude Guéant, en pulvérisant la côte de ce peintre flamand tombé dans l'oubli, a donc réalisé une très bonne affaire. Sauf que « le cardinal », comme on le surnommait à l'Elysée, s'est toujours montré très discret sur l'acheteur, un mystérieux avocat malaisien, avait-il indiqué. Les magistrats soupçonnent plutôt un financement possiblement d'origine lybienne, lequel a pu alimenter la campagne présidentielle de 2007.
Les accusations d'un possible financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 ont vu le jour le 28 avril 2012, entre les deux tours de la présidentielle de 2012, lorsque Mediapart publie un document évoquant un accord de la Libye de Mouammar Kadhafi pour financer la campagne de Nicolas Sarkozy. Des accusations qualifiées de grotesques par Nicolas Sarkozy.

Après l'affaire des primes en liquide lorsqu'il était ministre de l'intérieur, puis l'affaire Tapie, depuis 2013, c'est donc la troisième fois que Claude Guéant est placé en garde à vue. L'ancien homme fort de l'Elysée apparaît aujourd'hui bien isolé.

Partager :