France: Guéant se sent seul

Une enquête préliminaire sur les primes en liquide que l'ancien bras droit de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, a perçu au ministère de l'Intérieur, entre 2002 et 2004, a été ouverte ce vendredi 14 juin 2013. Une somme qui s'élèverait à 10 000 euros par mois, selon une enquête administrative. Cet argent était en principe destiné à financer des enquêtes policières. Alors que son nom est également cité avec insistance dans la procédure d'arbitrage en faveur de Bernard Tapie, Claude Guéant ne peut pas compter sur le soutien de l'Union pour un mouvement populaire (UMP).

« Je n'ai pas beaucoup d'amis », se plaignait Claude Guéant il y a quelques années. Il risque d'en avoir encore moins. Jean-Pierre Raffarin, Valérie Pécresse, Benoist Apparu ou Pierre Lellouche : ils sont quelques-uns à l'UMP à avoir déjà lâché l'ancien secrétaire général de l'Elysée.

Et même chez les sarkozystes, à part Nadine Morano, on n'a pas entendu grand monde défendre Claude Guéant. Celui que l'on surnommait « le cardinal », ou « le vice-président », tant son rôle et son influence aux côtés de Nicolas Sarkozy, entre 2002 et 2012, imposait le respect à droite, ferait-il aujourd'hui figure de pestiféré ?

Même Sarkozy...

A l'UMP, l'homme pouvait être craint, mais on ne l'aimait pas : pas du sérail, jamais élu. Sa défense à géométrie très variable dans l'affaire des primes en liquide a beaucoup désarçonné. Et au vu des derniers éléments dans l'affaire Tapie, Claude Guéant s'attend à une nouvelle convocation devant les juges.

Même Nicolas Sarkozy, qui craint les éclaboussures, commencerait, en privé, à charger son ancien bras droit. Tout semble ainsi fait pour établir un cordon sanitaire autour du préfet désormais sulfureux. Nicolas Sarkozy le sait bien : le principal obstacle à son retour en politique, ce sont les affaires.

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