On peut souhaiter du courage aux juges chargés de dénouer ce nœud de contradictions autour du statut de ces primes : de l'argent, dont une partie versée en liquide, et non déclarée au fisc pour préserver l'anonymat en cas de filatures ou de recherches de renseignements dans des enquêtes sensibles.
La semaine dernière, Claude Guéant affirmait avoir touché entre 20 et 25 000 euros de primes au début des années 2000. Mais voilà cette note du journal satirique, dans son édition de ce mercredi. Une lettre de 1998, dans laquelle l'ancien chef de la police explique aux enquêteurs qu'il va falloir mettre fin aux vieilles pratiques et lui rendre compte désormais de toutes les dépenses.
Un système occulte qui a perduré des années
À sa décharge, il est vrai que, depuis le début des révélations le concernant, Claude Guéant explique que ce n'est pas du jour au lendemain que l’on met fin à un tel système. La preuve : en 2002, le socialiste Lionel Jospin avait déjà tenté de réguler ces versements de primes. Et, en 2006, le même Claude Guéant, avec Nicolas Sarkozy, est revenu à la charge pour arrêter les mêmes pratiques.
Seul à assurer sa défense
Ce que l'on peut dire, depuis le début de cette affaire, c'est que l'ancien secrétaire de l'Elysée est bien solitaire dans sa barque. Commentaires d'anciens collaborateurs : « Il est con, il aurait dû fermer sa gueule ! ». Ou encore : « En cas d’embrouilles avec la justice, il faut toujours la boucler et laisser passer l’orage ».
Doublement piégé, Claude Guéant ? Sûrement. Sa stratégie médiatique, d'abord. Il est allé s'expliquer sur les plateaux de télévision trop vite et trop tôt. Le principal intéressé semble en tout cas en avoir pris acte : silence radio depuis huit jours. Il réserve toutes ses nouvelles déclarations à la justice.