France: Claude Guéant mis en examen pour faux et usage de faux

Claude Guéant a été mis en examen samedi pour «faux», «blanchiment de fraude fiscale» et «fraude fiscale» pour la vente de tableaux flamands dans l'enquête ouverte sur des soupçons de financement par la Libye de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Un homme d'affaire saoudien, suspecté d'avoir servi d'intermédiaire dans cette affaire a également été mis en examen.

L'homme d'affaires saoudien Khaled Bugshan, placé en garde à vue en même temps que Claude Guéant, a été mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale en bande organisée. Il est soupçonné d'avoir joué un rôle dans le versement des 500 000 euros sur le compte de Claude Guéant. L'homme d'affaires aurait en fait versé cette somme sur le compte d'une société malaisienne, qui l'aurait ensuite reversée sur celui de Claude Guéant. Un versement découvert en février 2013 lors d'une perquisition au domicile de l'ancien ministre de l'Intérieur.

L'ex-secrétaire général de l'Elysée sous la présidence de Nicolas Sarkozy, qui avait été placé en garde à vue vendredi matin, a l'interdiction de se rendre notamment en Malaisie et de contacter Khaled Bugshan ainsi que d'autres personnes.

Les tableaux du maître flamand

Âgé de 52 ans, Khaled Bugshan a interdiction de sortir du territoire français, l'obligation de verser une caution d'un million d'euros, de remettre son passeport et de se présenter deux fois par mois au commissariat. Il lui est aussi interdit d'entrer en contact avec plusieurs personnes.

Claude Guéant a été interrogé par les enquêteurs sur l'origine de ces 500 000 euros versés sur son compte, ce qu'il avait justifié par la vente de deux tableaux du peintre flamand Andries van Eertvelt à un avocat malaisien. Mais un tel montant ne correspond pas à la côte du peintre, et pour de telles valeurs, le vendeur doit d'abord obtenir un certificat du ministère de la Culture, ce que n'a jamais fait Claude Guéant.

La version de l'ancien bras droit de Nicolas Sarkozy ne semble donc pas avoir convaincu les magistrats, qui soupçonnent plutôt un financement libyen ayant servi à alimenter la campagne présidentielle de 2007.

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