La mobilisation du mouvement qui commence ce lundi n'est pas la même que celle des grèves lors des fêtes de Noël et de fin d'année 2014. La manifestation de la grogne des médecins de ce 5 octobre est différente dans la mesure où cette fois, quasiment tous les syndicats de médecins suivent l'appel lancé par MG France, le premier syndicat de généralistes. Quatre syndicats sur cinq ont répondu au mot d'ordre de grève ce lundi et demain.
Le mouvement est d'autant plus important que d'autres syndicats qui ont commencé ce week-end à manifester se sont joints à la grève d'aujourd'hui et de demain. En effet, plusieurs médecins libéraux ont fermé leurs cabinets dès samedi dernier, toujours contre la loi de santé de Marisol Touraine. Ce mouvement de samedi, initié par le SML, le Syndicat des médecins libéraux, a rassemblé cinq autres syndicats. Et tous continuent donc avec l'appel à la grève lancée par MG France et qui se poursuit jusqu'au mardi 6 octobre, date probable du vote de la loi de santé au Sénat.
Les raisons du mécontentement
Les revendications sont les mêmes que l'année dernière. Les médecins s'opposent à la généralisation du tiers payant, qui selon eux, engendre un surplus de travail administratif, sans l'assurance d'être payés à temps par la sécurité sociale. Pour rappel, le tiers payant permet au patient d'aller consulter sans avancer les frais. Sur ce point, les syndicats précisent que les médecins ne rejettent pas le tiers payant en tant que tel, mais souhaitent que ce soit leur choix. Que ceux qui en ont les moyens et qui veulent l'appliquer le fassent, mais que les professionnels qui ne peuvent l'appliquer pour de multiples raisons n'y soient pas obligés. Les médecins tiennent aussi à rester indépendants vis-à-vis des mutuelles et des ARS, les Agences régionales de santé qui devraient les encadrer si le projet de loi passait.
La revalorisation du prix de la consultation
Les médecins généralistes dénoncent toujours une injustice entre eux et leurs confrères spécialistes. Selon des chiffres donnés par le syndicat MG France, les généralistes travaillent 30 % de plus et gagnent 30 % de moins. Ils réclament donc plus d'équité en revalorisant leurs honoraires de 23 à 25 euros.
Des cabinets conformes pour l'accessibilité
Pour la plupart des médecins, surtout ceux exerçant en ville, la charge financière pour effectuer des travaux de mise en conformité, notamment dans de vieux bâtiments comme à Paris, est énorme. Cependant, ils considèrent que les cabinets doivent être adaptés aux personnes handicapées pour qu'aucun médecin ne soit contraint de fermer ou de s'installer ailleurs, créant ainsi des déserts médicaux. Les généralistes exigent donc un moratoire et un accompagnement. Ils réclament aussi plus de moyens pour mieux répondre à cette exigence.
C'est pour ces raisons principalement que les médecins ferment à nouveau leurs cabinets les 5 et 6 octobre. Certains d'entre eux annoncent même la possibilité de continuer la grève toute la semaine. Mais pas d'inquiétudes pour les patients, le ministère de la Santé dit avoir pris les mesures nécessaires pour assurer la continuité des soins partout en France.