« Quelque chose s'est rompu ». C'est avec ces mots que l'urgentiste Patrick Pelloux a annoncé sa démission de Charlie Hebdo. Il s'est exprimé non pas sur les grandes chaines médiatiques, mais sur une radio étudiante à Paris.
Les grands médias, Patrick Pelloux « n’en peut plus ». « Chaque semaine, les télévisions, les radios vous reparlent d'attentats, ils aiment appuyer là où ça fait mal », dit-il. Or, dorénavant, l'urgentiste veut aller mieux et pas plus mal. « Il y en a d’autres qui vont continuer ce journal et je reste Charlie Hebdo dans l’âme, mais il faut savoir tourner la page un jour », a-t-il ainsi confié sur les ondes de web 7 radio.
Agé de 52 ans, Patrick Pelloux est l’une des figures du journal satirique où il est chroniqueur depuis une douzaine d’années. Il avait été l’un des premiers à arriver dans les locaux de l’hebdomadaire après la tuerie du 7 janvier dernier qui avait fait 12 morts. Depuis, il est devenu l’un des porte-voix du journal.
Difficile à présent de prédire le destin de Charlie Hebdo. Si son avenir financier est dégagé, son équipe se déchire au grand jour depuis plusieurs mois. Cette démission, précédée de celle la semaine dernière du journaliste dessinateur Luz, intervient en effet dans un climat de désaccords sur le contenu des articles, mais aussi sur les choix et investissements financiers faits à partir des dons récoltés après l'attentat de janvier. Patrick Pelloux quittera le journal « sans doute début janvier ».