Convoqué devant le juge en avril dernier, l'ancien trésorier de l'UMP relève plusieurs incohérences. D'abord, un chèque de plus 780 000 euros, signé le 24 février 2012. Mais à cette date Dominique Dord jure qu'il ne se trouvait pas à Paris.
Autre anomalie sur le bordereau du chèque, une signature, la sienne mais celle-ci ne semble pas avoir été faite au stylo. Or, Dominique Dord assure n'avoir jamais utilisé personnellement de signature électronique. Le juge ordonne alors une expertise aux résultats surprenants : sur 30 signatures de l'ancien trésorier de l'UMP, 16 ont été éditées par une imprimante. Selon la police scientifique, 4 d'entre elles sont même rigoureusement identiques et leur rendu très pixellisé.
Alors qui en est à l'origine ? Dominique Dord, en tant que trésorier de l'UMP était le seul à pouvoir engager les dépenses pour le compte du parti. La directrice financière pouvait certes déclencher sa signature mais seulement après autorisation. Selon le JDD, le juge Tournaire en charge du dossier réunira début octobre les cinq principaux protagonistes dans cette affaire pour tenter de savoir si oui ou non, la fraude a été montée dans le dos du trésorier.
Les enquêteurs soupçonnent un système de fausses factures mis en place entre une filiale de la société de communication Bygmalion, Event and Cie, en charge de l'organisation des meetings de l'UMP, devenu cette année Les Républicains, et le parti. Objectif de la manoeuvre : ventiler sur le budget du parti environ 18,5 millions d'euros de dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy, afin d'éviter qu'elles ne dépassent le plafond autorisé de 22,5 millions d'euros et ne soient rejetées par le Conseil constitutionnel, ce qui avait quand même été le cas. Treize personnes sont mises en examen dans cette affaire.