Varoufakis, star de la Fête de la rose à Frangy-en-Bresse

L'ex-ministre de l'Economie Arnaud Montebourg a accueilli ce dimanche l'ancien ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, lors de la Fête de la rose de Frangy-en-Bresse. Bien qu'ayant quitté la politique, Arnaud Montebourg est toujours membre du PS et se peint en citoyen engagé, mais la vedette du jour était incontestablement Yanis Varoufakis.

Avec notre envoyée spéciale à Frangy-en-Bresse

Frangy-en-Bresse a passé la journée à l'heure grecque, d'ailleurs il fallait dire « Frangys », c'était inscrit sur les badges de l'organisation. Et le discours le plus attendu, celui de la star grecque Yanis Varoufakis a duré plus d'une heure. L'économiste était debout à la tribune face à une forêt de parapluies sous la pluie battante.

L'économiste a longuement expliqué sa vision du bras de fer avec l'Europe lors de la renégociation de la dette grecque avec l'Allemagne surtout, et le ministre allemand des Finances qu'il surnomme « docteur Schäuble ». Mais surtout, les deux hommes ont attaqué d'une même voix l'Europe de l'austérité et mis en cause l'attitude de la France, « complexée », « silencieuse ».

« L'élite française est autant à blâmer que l'élite allemande, a précisé Varoufakis. Les diplômés des grandes écoles parlent de l'Europe comme d'un bien commun, mais dans la réalité ils sont prêts à sacrifier les intérêts de la majorité des Français pour leurs intérêts à eux et le reste de l'Europe devrait faire des sacrifices pour que la classe dirigeante française prospère. La France est le laboratoire de l'Europe, la Grèce pour des choses pas si bonnes, mais pour que la France continue à produire de bonnes choses, la France a besoin de l'esprit du printemps d'Athènes », a martelé l'ex-ministre grec.

Réquisitoires

Un « printemps d’Athènes » qui a été « écrasé comme le printemps de Prague », a comparé Varoufakis, avant de nuancer :« Bien sûr, il n a pas été écrasé par des chars. Il a été écrasé par des banques. » A la clé, un réquisitoire contre le gouvernement Tsipras. L’ex-ministre du Redressement productif à lui aussi renouvelé ses critiques contre la politique de son ancien gouvernement : « Vous votez pour la gauche française et vous vous retrouvez avec le programme de la droite allemande. Vous faites des élections, il y a des alternances mais elles ne servent à rien. »

Quand Yanis Varoufakis propose de laisser tomber les partis politiques et de créer un grand mouvement progressiste européen d'Helsinki à Athènes, Arnaud Montebourg lance sans le nommer un nouveau message à François Hollande, avec cette formule : « Il peut encore de 2012 naître une alternative ». Plutôt en retrait, et refusant de dire s'il avait vraiment dit adieu à la politique, le vice-président d'Habitat a visiblement toujours sa carte au PS, mais en cette période de précampagne, il cherche toujours sa place.

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