Les producteurs s'entendent tous sur un point : la reprise du marché est une bonne chose, même si sur les 50 000 porcs mis en vente, 16 000 n'ont pas trouvé preneur ce mardi. Depuis une semaine, ils s'entassaient dans les élevages et coûtaient de l'argent en entretien.
Sur le prix, en revanche, les avis divergent. Certains éleveurs relativisent, estimant qu’un centime de moins pendant quelque temps n’est pas insurmontable, surtout si cela permet une prise de conscience du gouvernement et si des solutions pérennes sont apportées à la filière. Mais d'autres se disent frustrés. Ils voient cette baisse du prix comme un pas en avant vers les deux absents, Cooperl et Bigard, les deux plus gros acheteurs qui réclament un alignement des cotations sur les autres pays européens.
Reçue ce mardi par le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, la Cooperl a décidé de ne pas retourner au marché de Plérin jeudi, date de la prochaine cotation, afin de pousser le gouvernement à s'attaquer à un problème de fond, celui de la compétitivité de la filière porcine française par rapport à ses voisins européens. La coopérative réclame un abaissement des charges salariales qui font des porcs français les plus chers d'Europe et les rendent très difficiles à exporter. La Cooperl exige aussi la mise en place d'un étiquetage valorisant l'origine française de la viande.
Bigard sera à son tour reçu ce mercredi après-midi par le ministre. Il pourrait lui aussi décider de ne pas retourner au marché pour maintenir la pression. Le moment choisi est stratégique, alors que l'affaire est déjà très médiatisée et qu'aura lieu ce mercredi le premier Conseil des ministres de la rentrée.
Mais du côté des éleveurs, tous les regards se tournent désormais vers la prochaine séance du marché qui aura lieu jeudi prochain. Et si le prix du kilo continue sa baisse, certains préviennent que des actions pourraient s'organiser.