France: les acteurs de la filière du porc reçus par le ministre

Producteurs, acheteurs et transformateurs de la filière porcine française se retrouvent lundi après-midi chez le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, pour tenter de trouver une solution à leur désaccord sur le prix d'achat au producteur. Explications.

A 1,4 euro le kilogramme, les producteurs de porc étaient à peu près satisfaits. Mais pour les industriels du secteur, qui viennent en aval, c'est le prix le plus élevé d'Europe. Un prix inacceptable, car non compétitif. Le ministre français de l'Agriculture aura fort à faire pour établir l'équilibre entre des intérêts aussi divergents, lors de ce rendez-vous du jour.

Les producteurs, regroupés dans les régions de Bretagne, de Normandie et des Pays de la Loire, dénoncent l'étranglement de leurs exploitations par des prix d'achat qui ne couvrent pas leurs frais. Ces éleveurs annoncent un rassemblement de protestation le 3 septembre prochain à Paris, et un autre à Bruxelles le 7 septembre.

« Sur le court terme, je crois que le ministre doit demander à l’ensemble des opérateurs de tenir leurs engagements, à savoir qu’on puisse maintenir ce prix de 1.40€ pour les éleveurs, dont je rappelle qu’il n’est pas rémunérateur pour l’éleveur, il permet simplement de couvrir ses charges, expliquait ce matin sur une chaîne de télévision Xavier Beulin le président de la FNSEA. Je crois qu’il faut que le ministre cet après-midi prenne l’engagement de faire tout le travail nécessaire auprès de ses collègues européens pour qu’enfin la Commission européenne, l’Union européenne, face notamment à l’embargo russe qui est l’une des causes de cette situation dramatique en France et en Europe, puisse trouver des solutions. La Commission européenne aujourd’hui a des moyens. Elle a des moyens à la fois sur le plan juridique, elle a des moyens financiers pour intervenir en cas de crise. La crise est profonde. Elle n’est pas simplement française mais elle marque différemment la France. Pourquoi ? Parce que vous le savez, nous avons des coûts de revient en France qui sont supérieurs à nos voisins donc ça accentue évidemment la difficulté ».

Sur le marché européen, les prix sont globalement à la baisse, en raison de la surproduction liée à l'embargo russe. Mais les porcs allemands sont 28 centimes moins chers au kilogramme, et les porcs hollandais 38 centimes moins chers. La Cooperl, l'un des gros acheteurs de la filière, demande le retour à un prix de marché, libre jeu de l'offre et de la demande sans aucun plancher, et des mesures immédiates pour rectifier les distorsions de concurrence entre les différents pays européens.

Partager :