En raison de l'absence des deux principaux industriels de la filière porcine, il n'y a pas eu ce jeudi 13 août de cotation au marché au cadran à Plérin, près de Saint-Brieuc, a indiqué le président du Marché du porc breton, Daniel Picart. Mais il n'est pas exclu qu'une séance exceptionnelle soit organisée vendredi.
Ce qui se décide lors de ces séances, c'est le prix au kilo du porc. Il est fixé à 1,40 euro minimum depuis fin juillet. Trop cher, estiment les deux principaux acheteurs du Grand Ouest, la Cooperl et le groupe Bigard-Socopa.
La journée de jeudi est d'ordinaire la plus importante en termes de nombre de bêtes vendues, 60 000 en moyenne. Eleveurs et représentants des grands abattoirs de la région s'y retrouvent. Un rendez-vous sans Cooperl ce jeudi, l'industriel numéro 1 ayant fait savoir dès hier qu’il ne serait pas présent.
Ce jeudi, il n'y a donc pas eu de cotation. C’était l’un des scénarios envisagés par les éleveurs face à cette impossibilité de trouver un prix de vente accepté par les industriels. Mais il est perceptible que la tension est montée d’un cran aujourd'hui, rapporte notre envoyé spécial à Saint-Brieuc, Pierre Olivier. Le ton n’est plus le même que ces derniers jours.
Le président du groupement des éleveurs, Michel Bloc’h, en a appelé au Premier ministre, Manuel Valls, la gorge nouée et le verbe haut. « Il faut une réaction immédiate du gouvernement, il faut qu’il sorte de son autisme, sinon on va tous y passer », a-t-il affirmé. Michel Bloc'h a longuement été applaudi par la centaine de producteurs qui ont fait le déplacement. C’est maintenant l’attente qui commence avec ce nouvel ultimatum de 24 heures, certainement le dernier, avant que des actions plus concrètes et violentes soient menées.
Ce jeudi matin, des agriculteurs se sont rassemblés devant la préfecture du Calvados à Caen avec leurs tracteurs et des remorques de déchets.