France: Rebsamen, le casse-tête de la rentrée

En France, le gouvernement effectue sa rentrée. Au menu du Conseil des ministres, l’épineux remplacement du futur ex-ministre du Travail. François Rebsamen, qui doit officiellement démissionner ce mercredi après avoir été réélu maire de Dijon, pourrait rester en poste encore une quinzaine de jours.

Ça va aller vite, assure l’Elysée. Mais par « vite », il faut comprendre au moins encore quelques jours. François Rebsamen se prépare à être sur le pont la semaine prochaine pour expédier les affaires courantes et surtout faire la tournée des médias. Car on attend la publication des chiffres mensuels du chômage. Des résultats sur lesquels François Hollande a indexé sa candidature en 2017.

Le casting pour remplacer le ministre du Travail tourne au casse-tête. François Rebsamen a lui-même défini la fiche de poste : le candidat doit être en contact permanent et en totale harmonie avec l’Elysée et Matignon. Or les très proches du président ne sont pas très nombreux à correspondre au descriptif : le ministre de Stéphane Le Foll, le ministre de l’Agriculture fragilisé par la crise des éleveurs ; les présidents des groupes socialistes au Sénat ou à l’Assemblée, Didier Guillaume et Bruno Le Roux. Mais à chaque fois, il faudrait bouleverser des équilibres dans la majorité.

Reste le profil du bon technicien du dossier. Jean-Marc Germain par exemple, un proche de Martine Aubry. Mais beaucoup de députés légitimistes y verraient une prime à la fronde. Bref, s’il faut aller vite, il faut surtout choisir la solution la moins mauvaise.

Les éleveurs s'invitent

Sur la table du Conseil des ministres ce mercredi, également, le dossier qui a mobilisé, durant toute la pause estivale, le ministre de l’Agriculture : celui de la crise des éleveurs. Une crise qui s’éternise dans une région clé, la Bretagne. Une des rares que la gauche espère garder dans son escarcelle en décembre prochain lors des régionales. Car ce dernier scrutin du quinquennat se profile lui aussi comme un vote sanction.

Deuxième mauvaise nouvelle, la croissance zéro au deuxième trimestre. De quoi encore compliquer les derniers arbitrages d’un énième budget sous le signe de la rigueur. « La croissance est là, mais elle est trop faible », reconnaissait déjà le 14 juillet dernier François Hollande. Trop faible surtout pour faire baisser le chômage. Rappelons que le président a lui-même fixé l’échéance, il y a quelques semaines : il ne sera candidat que si le chômage baisse de manière « crédible » en 2016.

C’est aussi pour ça que remplacer François Rebsamen, démissionnaire aujourd’hui, sur ce dossier clé est aussi difficile. Choisir un nouveau ministre du Travail, ce sera surtout opter pour la solution la moins mauvaise.

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