La fin des quotas laitiers depuis le 1er avril 2015 et la surproduction du lait de vache ont entraîné une baisse des prix. Les producteurs de lait français ont du mal à exporter leur lait, car le marché international est déjà saturé et les prix y sont très bas. Englués dans cette spirale, les producteurs de lait travaillaient à perte. Ils réclamaient une hausse des prix d'au moins quatre centimes par litre. C'est ce qu'ils viennent d'obtenir mercredi... après trois heures de discussion entre éleveurs, industriels et transformateurs.
Un « impact sur le consommateur de quelques centimes »
Pour Thierry Roquefeuil, président de la fédération des producteurs (FNPL), la hausse n'est pas satisfaisante. La revalorisation des prix permettra tout juste aux éleveurs de couvrir leurs coûts de production, mais en aucun cas de dégager des marges. « Chacun a pris conscience qu'après plusieurs mois de déflation des prix alimentaires, il est temps de faire un peu de rattrapage sur les prix des produits alimentaires », a-t-il toutefois souligné. De son côté, Xavier Belin, président de la FNSEA, estime que cette avancée devrait tout de même permettre la fin des barrages routiers.
En gage de garantie, le ministre Stéphane Le Foll a annoncé qu'un médiateur veillera à ce que l'accord soit respecté. Il a aussi précisé que « l'impact sur le consommateur sera de quelques centimes. C'est un effort qu'on demande pour pouvoir passer cette crise. Les prix ne vont pas se mettre à flamber » a-t-il assuré.
Une réunion à Bruxelles le 17 septembre
Stéphane Le Foll s'est également tourné vers l'Europe. Après avoir appelé jeudi plusieurs de ses homologues dont les pays traversent une crise similaire (Italie, Belgique, Allemagne, Irlande et Luxembourg), il a obtenu la convocation d'un conseil européen des ministres de l'Agriculture le 7 septembre.
La France réclame un soutien de Bruxelles aux producteurs et une revalorisation du prix d'intervention du lait : ce mécanisme de soutien européen, activé en cas d'effondrement des cours, ne se déclenche actuellement que lorsque le prix tombe à 22 centimes le litre.