Eleveurs: le ministère de l’Agriculture sur le pied de guerre

En France, la colère des éleveurs ne retombe pas. Les leaders agricoles ne parviennent pas à faire lever les barrages et de nouvelles régions se mobilisent. L'exécutif tente de calmer le jeu et les réunions au ministère de l'Agriculture s'enchaînent.

Malgré la venue du ministre de l'Agriculture en Normandie, malgré le plan d'urgence de 600 millions d'euros pour leur venir en aide, les éleveurs ne décolèrent pas. Les propositions du gouvernement ne correspondent pas à leurs attentes. Ils ne veulent plus de nouvelles aides, mais réclament un rééquilibrage du système afin de ne plus être les parents pauvres de la filière. Ils attendent une revalorisation des prix à la production sans que ce cela ne pèse sur le consommateur.

Depuis plusieurs années déjà, les agriculteurs tirent la sonnette d'alarme. Les éleveurs porcins, bovins et les laitiers voient leurs revenus baisser à cause de la hausse des coûts de production, mais aussi à cause d'un prix de vente trop bas qui ne leur permet plus de vivre de leur métier. L'accord signé le 17 juin par les acteurs de la filière prévoyait une augmentation du prix d'achat de leur production par les industriels et la grande distribution : 5 centimes par semaine et par kilo de revalorisation. Mais un mois plus tard, force est de constater que les règles ne sont pas toujours respectées.

Les éleveurs demandent donc au gouvernement d'intervenir auprès des intermédiaires, des abatteurs et de la grande distribution. Pas simple pour l'exécutif qui reconnait ne disposer d'aucun levier légal.

Pour résoudre ce casse-tête, les réunions s'enchaînent au ministère de l'Agriculture. Ce jeudi, Stéphane Le Foll a déjà reçu séparément les représentants de la filière bovine et de la filière laitière qui souffre depuis la fin des quotas laitiers. Demain matin à 10h, le ministre réunira l'ensemble du secteur laitier. Producteurs, industriels et distributeurs vont tenter de se mettre d'accord sur une revalorisation de 4 centimes du litre.

Le temps presse. L'exécutif souhaite voir la levée des barrages sur les routes avant le début du week-end afin de ne pas pénaliser les vacanciers. Mais la confiance n'est pas de mise du côté des éleveurs qui exigent des garanties sur les engagements qui seront annoncés, faute de quoi les barrages pourraient être maintenus.

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