Eleveurs: malgré les 600 millions débloqués, les critiques pleuvent

Le gouvernement français prévoit 600 millions d'euros, entre autres sous la forme de report d'impôts, pour mettre fin à la crise des éleveurs bovins. Ces derniers bloquent certains axes routiers depuis plusieurs jours pour protester contre la dérégulation des prix du lait et de la viande. A l'Assemblée nationale, le gouvernement a été sous le feu des critiques de l'opposition au moment des questions mardi.

Un plan trop tardif, des mesurettes et un gouvernement qui n'a pas entendu les producteurs. L'opposition n'est pas tendre après l'annonce mercredi d'un plan d'urgence de 600 millions d'euros. Pourtant, ils sont nombreux à penser comme Jérôme Chartier, député UMP, que les 24 propositions de l'exécutif sont un bon début. « Ce plan est utile, mais il fallait des mesures nettement plus énergiques, soutient-il. Il y a une mesure que moi j’attends : que le fait d’acheter français soit possible pour toutes les collectivités de France, que les cantines françaises puissent acheter de la viande française. »

Pour le chef de l'opposition à l'Assemblée, le gouvernement louvoie, il manque de précision. « Pas un point de détail sur l’application ! S’agace Christian Jacob. On fait une opération de communication en annonçant des montants vertigineux qui ne seront jamais utilisés. Il y aura des critères tels que les agriculteurs ne pourront pas en bénéficier. »

Le chef des députés PS le dit à demi-mot : le gouvernement a peu de marge de manœuvre. D'après Bruno Leroux, les solutions à la crise relèvent du domaine européen. « Il y a aussi des lois sur les marchés, quelquefois plus internationaux, je pense notamment au marché du lait. Malheureusement, la question n’est pas uniquement dans l’action de l’Etat pour régler cette question de la compétitivité de notre modèle agricole », rappelle-t-il. 

Avec l'application de la nouvelle Politique agricole commune (PAC), le débat sur les aides aux producteurs risque de s'étendre encore au-delà des frontières de l'hexagone.

Et sur le terrain, réactions en demi-teinte chez les éleveurs après l'annonce du plan de soutien. Certains barrages ont en effet été levés, notamment en Normandie. Mais d'autres agriculteurs, déçus, ont annoncé leur intention de bloquer Lyon et Clermont-Ferrand (Centre-Est), tandis que les barrages ont été maintenus dans d'autres régions.

 

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