Eleveurs: Hollande défend son plan, sans obtenir la levée des blocages

Le « plan d’urgence » annoncé mercredi est jugé insuffisant par les éleveurs, qui continuent de tenir des barrages sur de nombreux axes routiers. La FNSEA a prévenu que le mouvement ne cesserait pas dans les jours qui viennent. François Hollande se tourne vers les abatteurs et les transformateurs qui doivent « rendre des comptes » sur la crise en cours dans la filière.

Au lendemain de l’annonce d’un « plan d’urgence » de 600 millions d’euros, qui a été immédiatement critiqué aussi bien au niveau politique que par les organisations agricoles qui le jugent insuffisant, la colère des éleveurs ne se calme pas.

Le président français a tenté une nouvelle fois d’éteindre l’incendie en pointant la responsabilité des abattoirs et des transformateurs. « Nous voulons qu'il y ait non seulement la distribution qui fasse l'effort indispensable pour rémunérer les producteurs, mais également les abatteurs et les transformateurs, qui doivent rendre des comptes sur ce qui est en cause dans la filière », a déclaré François Hollande ce jeudi, en déplacement à Dijon où il rencontre les responsables des organisations agricoles. Il a rappelé les mesures du plan d’urgence annoncées la veille, insistant sur les allégements de charges et les promesses de restructuration de la dette des éleveurs, tout en affirmant vouloir « agir sur ce qu'est le sujet, c'est-à-dire les prix, aussi bien du lait que de la viande [notamment dans] toutes les productions, porcine, bovine, et d'autres encore. »

Les blocages perdurent

Des propos, et des mesures, qui peinent pour l’instant à convaincre les éleveurs. « Les conditions ne sont pas réunies pour lever les blocages », a ainsi martelé Jean-Pierre Fleury, président de la Fédération nationale des éleveurs bovins (FNB), également présent à Dijon.

Xavier Beulin, président de la FNSEA, a pour sa part annoncé de « nouveaux mouvements dans les deux ou trois jours qui viennent ». Il doit se rendre ce jeudi sur l’un des barrages érigés par les éleveurs en colère dans la région lyonnaise. Des barrages qui restent en place sur de nombreux axes.

Si l’agglomération lyonnaise est particulièrement touchée, les blocages concernent également la Normandie - notamment autour du Mont-Saint-Michel -, la Franche-Comté, l’Auvergne ou encore le nord de la France. Les responsables syndicaux ont assuré que ces barrages ne devraient pas perturber les départs en vacances, le chassé-croisé des vacanciers étant attendu sur la route à partir de ce vendredi.

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