France: les réactions au plan Valls pour les petites entreprises

Manuel Valls a annoncé 18 mesures visant à encourager les petites et moyennes entreprises à embaucher. Prime à la première embauche, gels des seuils fiscaux, CDD renouvelables deux fois et jusqu'à 18 mois prévus par la loi... Ce sont quelques unes des mesures de ce « small business act » dévoilé par le Premier ministre pour relancer l'emploi des PME en France. Des mesures plutôt bien accueillies par le patronat et dénoncées par les syndicats et certains frondeurs du PS.

Plusieurs mesures annoncées par le Premier ministre, et notamment celle de pouvoir renouveler des contrats à durée déterminé (CDD), sont jugées positives par le patronat. Pour Jean-Michel Pottier, vice-président de CGPME (Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises), ce plan est en phase avec la réalité du terrain.

« On est dans le très court terme du point du vue des carnets de commande. Donc le fait de pouvoir embaucher sur un CDD et de pouvoir le renouveler, ça permet de pouvoir éviter des ruptures. Si l’entreprise a des perspectives au bout de cette période, elle sera assez encline à transformer ce contrat. Nous, on a besoin de mesures efficaces et pragmatiques. »

Les syndicats font plutôt grise mine. Licencier plus facilement ne permettra pas de créer des emplois, estime Eric Beynel, porte-parole de l'Union syndicale Solidaires. Il dénonce une politique exclusivement libérale du gouvernement .

« Il y a uniquement des mesures au service des employeurs, c’est-à-dire : permettre de multiplier les contrats précaires, permettre de licencier plus facilement et en essayant de réduire au maximum les indemnités qui sont versées. Cette politique est une politique dangereuse et elle ne répond pas du tout aux questions fondamentales. »

Insuffisant pour la droite, « incompréhensible » pour les frondeurs

Un point de vue partagé par certains frondeurs du Parti socialiste, comme le député Pascal Cherki, pour qui cette série de mesures est « incompréhensible ».

« La droite en rêvait, le Medef la demandait depuis des années. Il n’y a qu’à supprimer le Smig, la sécurité sociale, les indemnités de licenciement, rétablir le travail des enfants, supprimer les congés maternités. A ce compte-là, il n’y a plus de limites. On a mis 40 milliards d’euros sans contrepartie pour les patrons. Ça va maintenant, on a pas porté la gauche au pouvoir pour dynamiter les acquis sociaux. »

Mais si cela va trop loin pour les socialistes frondeurs, en revanche, à droite, ce n’est pas suffisant. Le député UDI Philippe Vigier estime que c’est une « mesurette ».

« Ce qu’il faut c’est assouplir le code du travail. Faire en sorte qu’une entreprise qui a beaucoup d’activité puisse embaucher plus facilement. Et qu'une entreprise qui n’a pas beaucoup d’activité, qui a des difficultés, elle puisse licencier plus facilement. Là encore on est dans l’écume, là encore c’est dommage parce qu’on passe à côté de réformes de fonds. »

Avec son plan, l'exécutif compte redonner confiance aux PME pour créer des dizaines de milliers d’emplois

Manuel Valls fait ce mercredi la Une de la revue de presse française

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