Ce repli ne concerne que les seniors, dont le taux de chômage recule de 0,4 point. Les jeunes, eux, voient leur situation se dégrader de 0,2 point. Au total, l'Insee a dénombré 2,858 millions de chômeurs, tandis que Pôle emploi a recensé fin avril sur ses listes 3,53 millions de demandeurs d'emploi sans aucune activité, soit une hausse de 0,3 %.
L'écart entre les deux indicateurs s'explique par le fait que les deux organismes ne mesurent pas le chômage de la même manière. Pôle emploi recense les demandeurs d'emploi enregistrés sur ses listes, peu importe s’ils recherchent ou non un emploi. L'Insee, lui, mesure son taux à partir d'une enquête effectuée chaque trimestre auprès de 110 000 personnes. L’enquête recense comme chômeurs uniquement les personnes qui se déclarent sans travail et qui font en même temps une recherche d’emploi. Cette méthode, la seule reconnue internationalement, fait plaisir au gouvernement qui ne voit toujours pas les fruits de sa politique économique sur le front de l’emploi.
Si les chiffres de l’Insee sont donc encourageants sur les trois premiers mois de l’année, la tendance, elle, est à la hausse sur un an : l’institut enregistre 55 000 chômeurs de plus, soit une hausse de 0,2 point. « Si on tient compte de la faible croissance en 2014 – 0,2 % du PIB – ce chiffre aurait pu être plus élevé », estime Bruno Ducoudray de l’OFCE, l’'Observatoire français des conjonctures économiques.
Quant aux prévisions, l'Insee et l'Organisation de coopération et de développement économiques, estiment que le taux de chômage devrait atteindre 10,2 % au deuxième trimestre en France. Pour l'OCDE, le taux se replierait ensuite à 10,1 % à la fin de cette année et 10 % fin 2016.