Amnesty International veut surtout montrer que, contrairement à ce que l'on dit souvent, la minorité rom a une réelle volonté de s'intégrer. Liliana Hristache dirige aujourd'hui l'Association Roms réussite de Montreuil. Elle a eu un parcours très difficile avant de se sentir intégrée, rappelle-t-elle : « On a vécu beaucoup d’expulsions. C’était une grosse précarité. On n’avait pas d’eau, on n’avait pas de chauffage, d’électricité. En plus de cela, on avait la police qui venait nous dire de partir tous les jours sur le terrain. Ils venaient à cinq heures du matin. On nous demandait de sortir tout de suite, sans prévenir... » Liliana Hristache aide aujourd’hui les Roms à rechercher un emploi et un logement.
« Non-lieu »
Quant à Jacques Debot, il est ancien attaché parlementaire français d'origine manouche. Il se dit bien intégré mais lutte contre ce qu'il appelle les non-lieux : « Quand il y a un gros problème, avec mort d’homme, généralement ça se conclut par un non-lieu. Et les Tziganes, qui sont en mouvement sans arrêt parce qu’on ne les supporte pas, on les expulse en permanence. Il y a un non-lieu pour vivre, non-lieu judiciaire ; il y a un non-lieu de mémoire également : 22 000 Tziganes, peut-être 30 000, ont perdu la vie à Auschwitz. Dans ce lieu de mémoire, les Tziganes n’apparaissent pas non plus. » Pour Amnesty, il faut continuer à expliquer l'histoire et la culture des Roms, qui sont des citoyens européens à part entière.