Inhumation d'un bébé rom: une enquête ouverte pour discrimination

Le bébé rom décédé fin décembre et dont une commune de la banlieue de Paris avait refusé l'inhumation, a été enterré hier, lundi, dans une ville voisine alors que François Hollande s'est associé à l'indignation provoquée par cette affaire. Le parquet d'Evry a de son côté ouvert une enquête pour discrimination, un délit qui s'il est constitué est passible d'une peine de 3 ans de prison et de 45 000 euros d'amende.

Le maire de Champlan (Essonne), après avoir été à l'origine d'une vague nationale d'indignation, va devoir désormais affronter la justice.

Le parquet d'Evry a confié l'enquête aux gendarmes de Palaiseau. Ils sont chargés de recueillir les déclarations des acteurs du dossier et de déterminer si le maire Christian Leclerc a commis une erreur en refusant sans explication que soit enterré le nourrisson sur sa commune.

Pour sa défense, le maire de la commune de Champlan a plaidé l'erreur administrative et finalement présenté ses excuses à la famille après 24 heures d'un très long silence.

S'il est vrai qu'un maire peut légalement refuser l'inhumation d'une personne totalement étrangère à la commune, il ne peut en aucun cas s'opposer aux obsèques de résidents. Or les parents de la petite fille vivent depuis des années dans un bidonville situé sur la commune. Ils ont également deux garçons de 5 et 9 ans scolarisés à Champlan.

A charge désormais aux enquêteurs de déterminer si cette famille de Roms a été ou non considérée comme des habitants de seconde zone. Dans l'affirmative, cela pourrait valoir au maire de la commune d'être renvoyé devant les tribunaux.

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