C'est l'époque des tractations secrètes des réunions qui s'éternisent, et des piques assassines distillées à la presse, rivalités et alliances inédites. Chaque chapelle socialiste avance ses pions.
L'aile gauche a pris de l'avance, les courants rivaux ont réussi à se mettre d'accord sur une motion commune, mais on ne sait toujours pas si l'ancien ministre de l'Education, Benoît Hamon, sera leur chef de file.
La motion qui espère être largement majoritaire a déjà un chef déjà désigné : le Premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis. Son texte, espère-t-il, va rallier large, très large : de l'aile droite du PS à certains amis de Martine Aubry. Quant à l'attitude de la maire de Lille, c'est la grande inconnue. Toutes les options sont ouvertes, dit son entourage.
Une aile gauche frondeuse, une direction à la recherche d'une synthèse et un personnage clé qui fait durer le suspense : un scénario bien connu chez les socialistes. Mais un spectacle qui intéresse de moins en moins : le nombre de militants est au plus bas et les électeurs les départementales l'ont encore montré, de plus en plus souvent aux abonnes absents.
Quel rôle pour Martine Aubry ?
« Il ne faut surtout pas réveiller l'ours qui dort », c'est la phrase qui revenait en boucle quand on interrogeait ces derniers mois les proches du président sur sa meilleure ennemie : Martine Aubry.
Quasi silencieuse sur les premières années du quinquennat Martine Aubry laissait filtrer, de temps à autre, tout le mal qu'elle pense de la politique du gouvernement. Va-t-elle aller jusqu'au bout de ses critiques et tenter de peser sur le congrès du PS avec pour objectif d'infléchir la politique menée ? C'est la seule carte qui lui reste à jouer dans ce quinquennat, tant il semble impossible que la maire de Lille entre au gouvernement. Pas sûr qu'elle veuille la jouer.
Même ses amis se répartissent pour l'instant entre trois options : rejoindre la gauche du parti, signer une motion à vocation majoritaire avec le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis ou bien monter en première ligne avec le dépôt d'un texte sur son nom. Pour l'instant, personne au PS ne sait ce que la maire de Lille a en tête. Pas sûr qu'elle le sache elle-même : au congrès de Reims, en 2008, son premier lieutenant avait déposé sa candidature à la toute dernière minute.
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