Le patron de la PJ parisienne placé en garde à vue

Depuis un peu plus d'un an, le 36, Quai des Orfèvres - siège de la police judiciaire (PJ) parisienne - ne cesse d'être secoué par des scandales. Ce mercredi, c'est le nouveau patron de la PJ parisienne qui est en garde à vue.

Les enquêteurs soupçonnent le directeur de la PJ parisienne, Bernard Petit, d'avoir fourni des informations confidentielles à un ancien haut gradé de la gendarmerie et ex-préfet cité dans une affaire. Il s'agit de Christian Prouteau, soupçonné d'être lié à un possible réseau de régularisation d'étrangers sans-papier, un réseau qui aurait été mis en place par Christophe Rocancourt, un homme bien connu des services de police et surnommé « l'escroc des stars ».

Dans cette affaire, Christian Prouteau a été placé en garde à vue en octobre dernier. Il est aujourd'hui mis en examen. Et ce que reprochent les enquêteurs à Bernard Petit, c'est de l'avoir prévenu qu'il allait être interpellé. Des relevés téléphoniques montrent les coups de fil qu'ont eus les deux hommes. Christian Prouteau aurait d'ailleurs eu d'autres informateurs au sein de la police.

Série noire au 36

Au total, quatre hommes ont été placés en garde à vue ce mercredi, et notamment le directeur de cabinet de Bernard Petit. Un tourment de plus pour une institution déjà sérieusement ébranlée ces derniers mois. Le 36, Quai des Orfèvres, censé être la crème de la police judiciaire, ne cesse depuis 14 mois d’être ébranlé par les scandales. Comme en avril, lorsqu'une touriste canadienne a porté plainte pour viol, affirmant avoir été abusée dans les locaux même du 36 après une soirée arrosée. Deux policiers de la réputée brigade antigang ont été mis en examen.

En juillet, ce fut une disparition de drogue qui fit la Une des journaux. 52 kilos de cocaïne évaporés de la salle des scellés, une quantité de poudre estimée à plusieurs millions d'euros. La drogue n'a toujours pas été retrouvée. Les soupçons se portent sur un membre de la brigade des stupéfiants, aujourd'hui incarcéré.

Mais la hiérarchie n'a pas été épargnée non plus. En décembre 2013, le patron de l'époque, Christian Flaesch, a été limogé pour « faute de déontologie ». Il lui était reproché d'avoir prévenu l'ancien ministre Brice Hortefeux qu'il allait être entendu dans une affaire. Un scénario assez semblable à celui qui vaut aussi à son successeur Bernard Petit d’avoir été placé en garde à vue. Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, a d'ores et déjà prévenu : si manquements graves il y a eu, il sera « intraitable ».

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