Pour Bernard Cazeneuve, il y a trois écueils à éviter : celui d'avoir l'air d'abandonner des hommes qui bénéficient de la présomption d'innocence, mais ne pas non plus donner l'impression de vouloir étouffer une affaire grave, ni ignorer le malaise qui règne au sein de la police judiciaire depuis quelques jours. Car pour les fonctionnaires de cette prestigieuse institution, cette affaire – quelle que soit son issue – laissera des traces. Alors une fois les poursuites judiciaires engagées, Bernard Cazeneuve a décidé de suspendre les trois hommes mis en cause, qu'ils soient mis en examen ou simplement témoin assisté.
Pour justifier son geste alors que l'enquête administrative n'est pas terminée, le ministre de l'Intérieur évoque « des manquements d’ores et déjà avérés à la déontologie ». Et il précise qu'il a pris cette décision « sur recommandation du préfet de police », s'inscrivant ainsi dans le respect de la hiérarchie policière.
Dans le même temps, Bernard Cazeneuve réaffirme son soutien à l'institution dont il a la charge. « Les manquements de quelques-uns ne sauraient en aucun cas porter atteinte à l’engagement sans faille des agents de la police nationale », précise le communiqué du ministère. Une façon d'associer fermeté et soutien.