Lille: un wagon poursuivi pour non-assistance à personne en danger

Les passagers auraient-ils dû agir ? C'est la question qui se pose trois jours après l'agression sexuelle d'une jeune femme dans le métro de Lille. Le procureur de la République a décidé d'ouvrir une enquête préliminaire pour non-assistance à personne en danger car aucun des passagers présents pendant la scène n'est intervenu. Une indifférence souvent difficile à prouver.

C'est presque une question philosophique. En matière d'assistance à personne en danger, la loi française incite à l'intervention mais pas à l'héroïsme. Autrement dit, on doit intervenir à partir du moment où l'on ne se met pas soi-même en danger. Il est inutile, donc, de sauter dans l'eau pour sauver un noyé si l'on ne sait pas nager.

Mais dans le cas de Lille, les passagers étaient nombreux alors que l'agresseur était seul. Dans son témoignage, la victime - âgée de 29 ans - explique que l'homme lui touchait les fesses et les seins et que personne ne bougeait. Les gens détournaient le regard.

C'est là que se caractérise peut-être la non-assistance. Car à défaut d'intervenir, il faut prévenir. Et aucun des passagers n'a tiré la sonnette d'alarme ou appelé la police.

C'est une enquête exceptionnelle qu'il faut mener, à l'échelle d'une rame de métro. Le procureur va faire analyser les bandes de vidéosurveillance des quais et du métro pour retrouver les passagers et les auditionner. Il faudra ensuite déterminer ce que chacun aurait pu faire.

La non-assistance à personne en danger est un délit punit de 5 ans de prison et 75 000 euros d'amende. L'agresseur, lui, a été retrouvé et condamné à 18 mois de prison.

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