L’IGPN, l’Inspection générale de la police nationale, a déployé jeudi 31 juillet au soir les grands moyens au 36, quai des Orfèvres, le siège de la police judiciaire. Des chiens spécialisés dans la recherche de drogue ont fouillé tous les recoins du siège de la police judiciaire pour tenter de retrouver la trace des 52 kg de cocaïne disparue, dont la valeur à la revente est estimée à plusieurs milliers d’euros.
La drogue avait été saisie début juillet par la brigade des stupéfiants, après une longue enquête sur un réseau de ressortissants sénégalais soupçonnés de trafic dans le nord de Paris. La police avait arrêté plusieurs personnes. Après la saisie, la cocaïne avait été entreposée, comme le veut la procédure, dans une pièce sécurisée et blindée, sans caméra de surveillance, avec les scellés de l’affaire, comme l’explique Luc Poignant, membre du syndicat SGP Police.
« Cette pièce est actuellement au 36 quai des Orfèvres, actuellement fermée à clé, la clé n’est pas accrochée à un râtelier à disposition de tout le monde. Elle est bien évidemment à disposition du directeur de la PJ et du chef de service, et pour les besoins de l’enquête à un collègue. Mais la clé n’est pas à disposition de tout le monde pour pouvoir y entrer et regarder, et en sortir, préciseLuc Poignant.
Malheureusement, on peut regretter qu’il n’y ait pas de caméras à l’entrée, au besoin qu’il n’y ait pas de caméra dedans, ce qui est le cas pour le 36, Quai des Orfèvres, mais la sécurité, c’est simplement de fermer la porte, en plus il n’est pas marqué sur la porte " pièce des saisies ", donc n’importe qui peut passer devant, sans savoir qu’il y a les saisies, c’est quelque chose de très bien contrôlée. Mais le problème justement, c’est que malgré tout ce contrôle, aujourd’hui il manque 50 kilos de cocaïne», ajoute-t-il .
Ouverture de deux enquêtes
La semaine dernière, les cinquante kilos étaient encore présents, mais jeudi matin, il n’y avait plus aucune trace. Une enquête judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris pour élucider le mystère de cette disparition. Une autre, administrative, a été confiée à l’IGPN et portera « sur le respect des règles applicables en matière de gestion des scellés dans les locaux de cette brigade et d’une manière générale sur le site du 36 quai des Orfèvres », a indiqué la préfecture.
Aucune hypothèse n’est pour l’instant privilégiée par les enquêteurs, et personne n’a été interpellé. La préfecture de Paris a prévenu que ce vol pourrait être lourd de conséquences : « Si les enquêtes […] démontrent que la loi a été enfreinte […], des sanctions très fermes seront immédiatement prises ».
Le 36 quai des Orfèvres avait déjà été au cœur d’un scandale en avril dernier. Quatre policiers de la Brigade de recherche et d’intervention, dont les locaux se trouvent près de la brigade des stupéfiants, avaient été arrêtés. Ils avaient été soupçonnés d’avoir violé une Canadienne de 34 ans, dans leurs locaux. Deux d’entre eux ont été mis en examen pour viol en réunion. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire.