Tout a commencé par une rivalité avec d’un côté Françoise Bettencourt, persuadée que sa mère Liliane dilapide sa fortune. Nous sommes fin 2007, elle dépose plainte contre François-Marie Banier, un dandy, artiste, un intime de la vieille dame. Il aurait, dit-elle, soutiré beaucoup d'argent à sa mère alors qu'elle était vulnérable. Il n'y a pas eu abus de faiblesse, plaide Laurent Merlet l'un des avocats du photographe : « François-Marie Banier a été pour Liliane Bettencourt une rencontre qui lui a permis de sortir de ce carcan qui était son existence et c’est comme ça qu’elle est partie dans cette aventure avec lui. »
Une aventure et des sommes colossales, avec des legs avoisinant le milliard d'euros. Mais l'affaire va connaitre d'autres rebondissements, car des écoutes pirates réalisées à l'insu de la milliardaire vont révéler qu'ils étaient nombreux à profiter d'elle, dont des hommes politiques. Nicolas Sarkozy fut un temps inquiété, avant de bénéficier d'un non-lieu, mais pas Eric Woerth. L'ancien trésorier de la campagne présidentielle de 2007 fait partie des prévenus. « Cette histoire ne tient pas debout, s'insurge son avocat, Jean-Yves Le Borgne. La matérialité des faits, c'est-à-dire le don que les Bettencourt auraient fait via Eric Woerth à la campagne présidentielle de 2007 n’est pas établie. »
Mais ce n’est pas tout. Claire Thibout, la comptable des Bettencourt, l'un des témoins clés de l'accusation, a récemment été mise en examen pour faux témoignages. La défense espère donc profiter de cet ultime rebondissement pour dynamiter toute la procédure.