Affaire Bygmalion: l'UMP se dit victime et réclame 28 millions d'euros

L'UMP réclame 28 millions d’euros à Bygmalion. Le parti conservateur s’est déclaré créancier au mois d’octobre de son ancienne société de communication. Une nouvelle pour le moins surprenante alors que plusieurs cadres du parti sont soupçonnés d’avoir monté, via Bygmalion, un système de fausse facturation lors de la dernière élection présidentielle. Leur objectif : masquer le dépassement du montant légal des dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy.

Un mois après l’arrivée de Nicolas Sarkozy à sa tête, l’UMP entend montrer qu’elle n’a rien à voir avec Bygmalion. Le parti conservateur ne serait coupable de rien dans cette affaire. Il est au contraire victime. « L’UMP a payé des prestations qui n’ont en réalité jamais eu lieu, explique Daniel Fasquelle, le trésorier de l’UMP à l’origine de la démarche. Donc en tant que victime, l’UMP défend ses intérêts et nous le faisons de deux façons : en nous constituant partie civile au procès pénal et ensuite en déclarant notre créance au procès commercial. L’UMP en tant qu’institution n’a jamais été mise en cause. »

Un avis que ne semblent pas partager les policiers de l’Office anticorruption de la police judiciaire. Une de leurs sources a ainsi expliqué à l’Agence France-Presse qu’Event et Compagnie, une filiale de Bygmalion, avait adressé courant 2012 à l’UMP plus de 18 millions d’euros de fausses factures et ce, à la demande du parti. La formation de droite est d’ailleurs visée par l’enquête ouverte en juin pour « faux et usage de faux », « abus de confiance » et « tentative d’escroquerie ».

Cette affaire pourrait à terme venir gêner Nicolas Sarkozy, car ce système de fausses facturations aurait été mis en place pour masquer le dépassement de ses comptes de campagne en 2012. Autrement dit, il n’est pas certain que dans cette procédure, l’UMP parvienne à récolter beaucoup d’argent.

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