Lors d'une opération de maintien de l'ordre, chaque escadron de gendarmerie filme son intervention. Ce sont ces images qui ont été analysées en interne. Le procès-verbal, auquel Le Monde a eu accès, souligne que les gendarmes n'ont pas mis plus de quelques minutes à réaliser ce qui venait de se passer.
Il était entre 1h40 et 1h50 du matin, ce 26 octobre, lorsqu'une grenade offensive est lancée en l'air en direction de quelques jeunes aux prises avec les forces de l'ordre. Des gendarmes voient alors Rémi Fraisse tomber mais il est décidé de ne pas aller le chercher tout de suite. Le jeune homme ne bougeant plus, les forces de l'ordre changent d'avis sept minutes plus tard.
Il est alors 2h00 du matin. Et c'est à 2h03 qu'un gendarme s'écrie : « Il est décédé le mec. Là, c'est vachement grave... Faut pas qu'ils le sachent ».
Un « ils » qui renvoient aux jeunes qui lançaient pierres et mottes de terre sur les forces de l'ordre, assure la gendarmerie, qui nie toute volonté de cacher la vérité. Le procureur, souligne-t-elle, a d'ailleurs été prévenu dans les minutes qui ont suivi. Mais il faudra attendre deux jours pour que les causes de la mort soient communiquées.
Sur le fond, Le Monde n'apporte guère d'éléments nouveaux. Mais il confirme ce qui apparaît comme, a minima, une mauvaise communication de la part des autorités autour de ce dossier de plus en plus problématique pour elles.