L'usage de ces différentes grenades utilisées par les policiers ou gendarmes mobiles est très réglementé. Ces grenades sont normalement non létales. Trois types de matériel figurent dans l'arsenal des forces de maintien de l'ordre.
La plus connue et la moins dangereuse est la grenade lacrymogène, dite F4. Après avoir explosé, elle libère un gaz poivré, un composé chimique, qui fait pleurer et tousser les manifestants.
Deuxième type, plus dissuasif : c'est la grenade dite de désencerclement ou assourdissante. Elle est utilisée lorsque les forces de l'ordre sont entourées et en difficulté. Une petite charge de TNT propulse des billes de caoutchouc. Cette grenade peut blesser très légèrement, mais c'est très rare.
Troisième style de grenade, l'offensive, dite F1. Elle ne contient rien d'autre que du TNT. Elle a un effet de souffle puissant en raison d'une forte teneur en explosif. Cette grenade est utilisée pour que les forces de l'ordre se dégagent d'une situation difficile. Ce type de grenade peut provoquer de graves blessures. Une offensive a déjà tué un manifestant, en 1977. Il l'avait reçu en pleine poitrine, après un tir tendu des policiers.
De nombreuses hypothèses circulent encore sur le type de projectile qui aurait tué Rémi Fraisse.
Manuel Valls : « Nous n'avons rien à cacher »
Parallèlement à l'avancée de l'enquête, depuis lundi, le drame de Sivens s'est déporté sur le terrain politique. Mercredi 29 octobre, le Premier ministre a réagi aux polémiques concernant les circonstances de la mort du jeune homme. « Nous n'avons absolument rien à cacher, rien à craindre, a assuré Manuel Valls. L'Etat de droit s'en sortira renforcé à partir du moment où toute la lumière sera faite. »
Le chef du gouvernement a apporté une fois de plus son soutien au ministre de l'Intérieur. Bernard Cazeneuve a en effet pris la décision de faire retirer les grenades concernées du service, afin de couper court à la polémique. « Une enquête interne, une enquête administrative, sera menée », a assuré Manuel Valls en appelant de ses voeux une vérité qui sera « utile ».
Le colonel Pierre Bouquin, porte-parole de la gendarmerie, a de son côté insisté à l'antenne de France Inter sur l'importance des circonstances du drame. Il rappelle ainsi qu'au moment des faits, « il est deux heures du matin, il fait nuit, on est dans le noir le plus total, il y a des affrontements, les gendarmes sont harcelés, assaillis par des individus presque armés. »
Ouverture d'une information judiciaire
Le parquet de Toulouse a ouvert ce mercredi une information judiciaire pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », à la suite du décès dimanche de Rémi Fraisse. Cette enquête, ouverte contre X, vise des « faits commis par une personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions », a annoncé le parquet dans un communiqué, précisant que deux juges d'instruction ont été désignés pour mener les investigations et que l'Inspection générale de la gendarmerie nationale a été saisie.